Édition du mardi 30 mars 2010
Selon l'Ined, «un quart des immigrés et fils et filles d'immigrés déclare avoir été victime de discriminations»
LInstitut national détude démographique (Ined) publie une étude sur les discriminations (1) réalisée à partir de lenquête Trajectoires et origines (TeO), menée en 2008.
Selon les auteurs de lenquête qui livrent ici les premières analyses des déclarations de discriminations subies par les personnes interrogées, «un quart des immigrés et fils et filles dimmigrés déclare avoir été victime de discriminations». Les chances dobtenir un travail ou un logement, ou tout simplement un service auquel on a droit, varient selon le sexe, la situation de famille, lorigine, lapparence physique, etc.
Ainsi, «parmi les personnes résidant en France et âgées de 18 à 50 ans, un peu moins de 14% déclarent avoir vécu des discriminations dans les cinq dernières années, quel que soit le motif (sexiste, raciste, homophobe, lié à lâge, à la religion ou à létat de santé), le lieu ou les circonstances (travail, logement, établissement scolaire, espace public)». Selon cette enquête, «cette expérience est rapportée par environ 10% des individus composant la population majoritaire, par 24% des fils ou filles dimmigrés, et par 26% des immigrés, soit une incidence deux fois et demie plus élevée dans les deux derniers groupes».
Autrement dit, précise le commentaire fait par lIned, «40% des personnes ayant déclaré une discrimination sont immigrées ou enfants dimmigrés, alors que ces deux catégories ne représentent ensemble que 22% de la population adulte résidant sur le territoire métropolitain.»
En outre, navoir quun seul parent immigré, et non deux, conduit à diminuer «de moitié la probabilité de déclarer des discriminations, de 31% à 17%». Létude explique «cet écart par une exposition moindre, liée pour certains au métissage et au fait que le patronyme porté ne révèle plus lorigine étrangère». Et «la mixité est en outre plus fréquente dans la population immigrée dorigine européenne, vis-à-vis de laquelle la discrimination est moindre».
Lautodéclaration des discriminations est clairement sensible à lorigine. Mais elle est aussi tributaire dautres dimensions, comme le sexe, lâge, le niveau dinstruction, la catégorie socioprofessionnelle, la religion, le lieu de résidence. L'étude a tenté de démêler ces différents facteurs et dapprécier linfluence de chacun «toutes choses égales par ailleurs».
(1) "Population et société", n° 466, avril 2010-03-30.
Pour accéder à létude, utiliser le lien ci-dessous.
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