Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 18 juin 2008
Eau et assainissement

Pollution de l'eau: taux d'engrais et de pesticides supérieurs à la normale dans les ressources en eau de près de la moitié des pays de l'OCDE

Les ressources en eau de près de la moitié des pays de l'OCDE enregistrent des taux de pollution supérieurs à la normale en raison de concentrations excessives d'engrais ou de pesticides, selon un rapport publié lundi 16 juin. Intitulé «performance environnementale de l'agriculture dans les pays de l'OCDE depuis 1990», cette étude indique que 44% de la consommation d'eau est consacrée aux terres agricoles. Dans un tiers des 30 pays que compte l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), 30% de l'eau pour l'agriculture vient des nappes phréatiques et certains pays comme l'Australie, les Etats-Unis, la Grèce, l'Italie et le Mexique peinent à les recharger. La concentration excessive de nitrates, phosphores ou pesticides a été relevée sur plus d'un site de surveillance sur dix dans 13 pays membres de l'organisation. En France, le rapport note que l'agriculture est une source «importante» de pollution aussi bien pour les eaux de surface que les nappes phréatiques. Cette pollution est particulièrement importante dans le nord et dans l'ouest du pays. Le retraitement de ces eaux contaminées oblige les pouvoirs publics à d'importantes dépenses. Pour la Grande-Bretagne, on estime à 345 millions d'euros le budget de la décontamination des eaux ainsi polluées. En effet, «potabiliser» l'eau contaminée par les pesticides ou les nutriments nécessite des traitements coûteux. Le rapport relève aussi que les aides publiques à l'irrigation peuvent constituer un frein à une utilisation rationnelle de l'eau. De plus, l'OCDE note que les subventions aux carburants à usage agricole sont un obstacle à l'efficacité énergétique. Chaque année, les mesures d'allégement de la fiscalité des carburants en faveur de l'agriculture représentent un manque à gagner pour l'Etat d'environ 950 millions d'euros en France et 2,3 milliards de dollars aux Etats-Unis. Mais l'ODCE souligne aussi que de plus en plus d'exploitants se tournent vers des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement. Les surfaces consacrées à l'agriculture biologique sont en forte progression depuis le début des années 90. Elles représentent encore moins de 2% de la superficie agricole totale à l'échelle de l'OCDE mais plus de 6% dans certains pays d'Europe. Pour accéder à l’étude, voir lien ci-dessous (texte en anglais, la version française sera publiée en septembre 2008).

Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2