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Édition du jeudi 12 décembre 2024
Politique de la ville

Renouvellement urbain : les deux tiers du programme ont été engagés

Lancé en 2014, le Nouveau Programme national de renouvellement urbain prévoit la transformation profonde de 448 quartiers prioritaires de la politique de la ville présentant des dysfonctionnements urbains importants.

Par A.W.

« 100% des concours financiers alloués et deux tiers du programme engagé. »  L'Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru) s’est félicitée, hier, de l’état d’avancement du Nouveau Programme national de renouvellement urbain (NPNRU) qu’elle pilote, à la suite de son conseil d’administration.

320 écoles créées

Lancé en 2014, après un premier programme national PNRU (2004-2021), ce deuxième programme prévoit 14 milliards d'euros afin de transformer les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).  

Il prévoit la « transformation profonde »  de 448 QPV présentant des « dysfonctionnements urbains importants »  via la rénovation ou la démolition de grands ensembles principalement (mais aussi de copropriétés privées et de quartiers d’habitat ancien dégradé de centre-ville ou de faubourg), afin de reconstruire de plus petits immeubles et d’améliorer le cadre de vie des habitants. Ce sont ainsi près de 135 000 logements sociaux qui ont été construits ou réhabilités et 1 046 équipements publics créés ou améliorés, dont 320 écoles.

« Ces 14 milliards d’euros vont générer 43 milliards d’euros d’investissements directs, auxquels s’ajoutent au moins 13 milliards d’euros d’investissement indirects, notamment en ce qui concerne la construction de logements en diversification dans les quartiers », explique l’Anru, dans un communiqué.

L’agence rappelle que 400 communes de métropole et d’outre-mer sont concernées, dont la quasi-totalité des villes françaises de plus de 100 000 habitants. La moitié des communes du programme sont aussi des villes petites ou moyennes, telles que Vierzon et Le Teil. Pour un total de 3 millions d'habitants.

« Le NPNRU met l’accent sur la mixité sociale avec 82 % de logements sociaux reconstitués en dehors des QPV », indique l’Anru, en précisant que ce programme vise également à « préparer les quartiers aux impacts du changement climatique ». Dans ce cadre, « 75 % des requalifications atteignent ainsi le niveau BBC-rénovation et 25 % le niveau HPE-rénovation, ce qui permet une réelle décarbonation du parc de logements sociaux dans les QPV ». 

Vers des difficultés financières ?

Cette annonce intervient alors que l’exécutif n’avait pas prévu de contribution de l'Etat au financement de ce programme, dans le cadre de son projet de loi de finances (PLF) pour 2025, qui est aujourd’hui en suspens et dans l’attente d’un prochain gouvernement.

Dans son rapport fin novembre sur le PLF 2025, le Sénat relevait ainsi « l'absence de crédits alloués par l'Etat à l'Anru »  à hauteur de 50 millions d'euros. « A ce jour, l'Etat n'a versé que 107 millions d'euros à l'Anru, soit à peine 9 % du montant prévu d'ici 2033 », soulignait la rapporteure socialiste Viviane Artigalas. 

Alertant sur un risque de trésorerie déficitaire dès 2026, celle-ci a mis en garde sur « la carence de l'Etat »  qui « risque de mettre l'Anru en difficulté financière en plein cœur de la phase opérationnelle du NPNRU ».

Pour rappel, ce programme est financé par l'organisme paritaire Action logement (10,1 milliards d'euros), les bailleurs sociaux (2,7 milliards) et l'Etat (1,2 milliard).
 

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