Politique de la ville : un comité interministériel pour changer la donne ?
À quelques jours de ce rendez-vous, fixé vendredi 29 janvier, les maires signataires de l'appel du 14 novembre rongent leur frein. À la fois impatients, inquiets (ni la date ni le lieu, en banlieue parisienne, ne sont à ce jour confirmés), et déterminés.
Une chose est certaine. Ce sera le premier Comité interministériel de la ville (CIV) du quinquennat Macron. « Et sans doute le dernier », glisse Gilles Leproust, maire d'Allones (Sarthe), secrétaire général de Ville et banlieue de France et membre du bureau exécutif de l'AMF.
Cette réunion doit rendre des arbitrages sur des mesures nouvelles en faveur des quartiers, avec une feuille de route sonnante et trébuchante. C'est du moins l'attente des élus, qui ont participé à la concertation engagée depuis le début de l'année, sous couvert du conseil national des villes.
Les maires signataires de l'appel du 14 novembre, ont obtenu que 1 % du plan de relance bénéficie aux quartiers. Mais « le compte n'y est pas » dans la traduction de cet engagement du premier ministre dans la loi de finances. Face à la grogne des élus, le gouvernement a sorti une nouvelle carte, le comité interministériel des villes.
Des propositions déjà sur la table
Les élus ont participé à mettre par écrit leurs constats et propositions sur l'emploi, le sport, l'insertion, le logement, etc. explique Gilles Leproust. Ces jours passés, le « petit noyau » des maires de l'appel du 14 novembre a rencontré la ministre de la Ville (Nadia Hai), le ministère des Sports etc. Pour eux, il s'agit de « créer les conditions pour que notre voix soit entendue », reprend l'élu. Il insiste : « Nous ne sommes pas là pour réclamer mais pour être force de proposition ». L'association Ville et Banlieue a rendu publique sa contribution à ces travaux, avec la liste synthétique de 15 « propositions et demandes ». De la compensation à l'euro près des dépenses supplémentaires engagées par les collectivités pour faire face à l'épidémie de Covid-19, à la généralisation des cités éducatives sur les 859 communes de la politique de la ville, jumélée à la création de Cités de l'emploi, en passant par la création d'une dotation de surchage scolaire, la création de maisons de justice et du droit, ou l'augmentation de deux milliards d'euros du budget dédié au renouvellement urbain.
Continuer à agir
La mobilisation des élus est large. François Baroin et André Laignel, président et premier vice-président de l'AMF, sont co-signataires de l'appel du 14 novembre. Elle « s'inscrit dans la durée », prévient Gilles Leproust. La création d'un conseil national des solutions reste d'actualité. L'idée avait été envisagée pour décembre. Mais le calendrier parlementaire comme sanitaire ont obligé à reporter l'évènement. Dans cette logique, la ville de Garges-les-Gonesses organise lundi 1er février, un « Grenelle de l’Éducation et de l’insertion par le sport ». Une tribune avait alerté en novembre dernier sur « les associations sportives de quartier au bord du goufre ». La politique de la ville ce sont 5,4 millions d’habitants vivant dans 1 514 quartiers dits prioritaires.
Emmanuelle Stroesser
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