Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 14 mars 2025
Politique de la ville

Politique de la ville : le gouvernement annonce un comité interministériel de la ville le 17 avril

Le gouvernement a fait cette annonce lors du lancement de l'« appel d'Epinay » par sept associations d'élus locaux. Les maires y ont déploré le creusement des inégalités territoriales et la paupérisation de leurs habitants.

Par A.W.

Attendu initialement à la fin du mois de mars, le prochain comité interministériel des villes (CIV) se tiendra finalement le 17 avril prochain, à Montpellier, a annoncé hier, la ministre déléguée à la Ville Juliette Méadel, qui promet « un CIV d’actions concrètes et suivies ».

Une annonce faite à Epinay-sous-Senart lors de la mobilisation nationale des maires et des élus locaux intitulée « Les villes, les quartiers, cœur de la République ». Cet événement a permis aux maires d'alerter sur le creusement des inégalités territoriales et la paupérisation de leurs habitants et ainsi de lancer - conjointement avec sept associations d'élus - l'« appel d'Epinay ».

Inégalités territoriales et paupérisation croissante

Juliette Méadel a ainsi répondu au cri d'alarme lancé hier par l’AMF, l’Association des maires d’Ile-de-France, Ville & Banlieue de France, France urbaine, Villes de France, l’Association des petites villes de France, ainsi qu’Intercommunalités de France.

Un an et demi après le dernier CIV à Chanteloup-les-Vignes, qui avait été repoussé après les émeutes de l'été 2023, la ministre a annoncé la relance du processus, très attendue par les élus locaux.

« Dès lundi, une large consultation débutera pour construire ensemble [l']avenir », a indiqué Juliette Méadel. Le 17 mars, les associations seront ainsi réunies pour préparer « ce rendez-vous décisif ». 

Suivront deux autres réunions de consultation : le 28 mars avec les représentants du monde économique et les bailleurs sociaux, et le 3 avril avec les associations d'élus. 

Pour rappel, cette instance doit permettre de définir les nouvelles priorités de la politique de la ville, pensée pour résorber les inégalités entre les quartiers prioritaires (QPV) et le reste du territoire. Que ce soit en termes d’éducation, de sécurité, de logement, de santé, d’emploi…

Maintien des financements de l’Anru

« Eloignement des services publics, freins à la mobilité et à l’emploi, inégalités territoriales en termes d’accès aux soins ou d’écoles, insécurité, habitat dégradé, sont autant de difficultés que subissent au quotidien les quartiers de nos villes. À cela s’ajoute la précarité croissante des habitants de ces quartiers », expliquait ainsi l’AMF dans un communiqué publié en début de semaine, dans lequel elle constatait que « la situation se dégrade fortement ».

« Après le Conseil interministériel des villes de Chanteloup-les-Vignes en octobre 2023, particulièrement décevant en matière d’annonces et de réalisations, les associations d’élus restent toujours dans l’attente du Plan Banlieue promis par le président de la République », déplorait ainsi l'association avant de réclamer la préservation des financements de l’Anru.

« Nous craignons particulièrement l'extinction silencieuse de la politique de renouvellement urbain alors même que les attentes n'ont jamais été aussi grandes pour transformer nos quartiers », a également averti Gilles Leproust, président de Ville et Banlieue.

L'association a appelé le gouvernement à se doter d'une « feuille de route interministérielle »  obligeant chaque ministère à évaluer les crédits consacrés aux quartiers prioritaires et à « assortir, pour chaque ministère, des objectifs chiffrés de réduction de l'inégalité des chances à l'échelle territoriale ».

Le président de Ville et Banlieue avait expliqué, fin janvier, que les élus attendaient « une évaluation de la façon dont se sont mises en place les décisions du dernier CIV, de novembre 2023 »  , comme le fléchage du fonds vert. 

Les 84 mesures annoncées du dernier CIV n'ont pas toutes été mises en œuvre, a ainsi reconnu Juliette Méadel, disant préférer pour le prochain rendez-vous « quelques priorités ramassées »  au lieu d'une « tonne de mesures très compliquées à mettre en œuvre ».

La ministre a donc réaffirmé ses trois priorités, notamment l'amélioration du cadre de vie, avec l'instauration d'un « comité de suivi »  tous les trois mois pour suivre les obligations des bailleurs sociaux en matière d'entretien. Les deux autres priorités sont l'enfance et l'adolescence, avec la poursuite des « cités éducatives »  et la mise en place d'accueils psychologiques pour les jeunes, ainsi que le développement économique des quartiers, à travers la massification du micro-crédit pour les femmes.

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