Édition du vendredi 21 septembre 2018
Les habitants les plus aisés quittent les quartiers prioritaires de la ville, selon un rapport
Les ménages les plus aisés quittent les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), et les nouveaux arrivants sont plus pauvres, révèle le rapport 2017 de l'Observatoire national de la politique de la ville (ONPV) publié hier.
« Dans les quartiers, il y a un effet de sas permanent. Ceux qui restent sont [les] plus précaires », a résumé Sébastien Jallet, commissaire général délégué du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), qui s'exprimait à l'occasion de la publication de ce rapport sur « la mobilité résidentielle des habitants des quartiers prioritaires ».
Dans ces 1 500 quartiers, où vivent quelque 5,6 millions d'habitants, un résident sur dix a déménagé entre 2015 et 2016, selon des données de l'Insee. Une mobilité comparable à celle des habitants des autres quartiers pour lesquels entre 10 % et 12 % d’entre eux déménagent, chaque année, mais les revenus des nouveaux arrivants des QPV sont inférieurs à ceux des sortants, surtout dans les quartiers éloignés du centre. En somme, dans ces quartiers, il y a « une arrivée de ménages plus pauvres et un départ de ménages plus aisés », résument les auteurs du rapport, le revenu mensuel des entrants s’élèvant à 948 euros en moyenne et celui des sortants à 1 060 euros.
Ainsi, les ménages qui s’installent dans ces quartiers acceptent cette localisation car « le coût du logement y est compatible avec leurs revenus généralement bas ou très bas » et du fait notamment de la présence de logements sociaux.
En revanche, cette tendance ne se confirme pas chez les jeunes : les arrivants âgés de 19 à 45 ans, attirés par les prix avantageux de l'immobilier, ont des revenus supérieurs aux jeunes déjà installés.
Les habitants qui souhaitent déménager évoquent avant tout « la taille des logements [trop petits], les questions liées à l'insécurité et à l'absence d'établissements scolaires correspondant à leurs attentes », a détaillé Jean-François Cordet, président du comité de l'ONPV. Dans le détail, 44 % des personnes interrogées déclarent vouloir ainsi déménager à cause notamment d’un logement trop petit et 22 % évoquent comme motif l’insécurité ressentie dans le quartier.
Le rapport, qui agrège les résultats de sept analyses menées partout en France, précise que 60 % des résidents des QPV qui déménagent quittent les quartiers prioritaires. « Parmi ceux restant dans un quartier prioritaire, deux tiers continuent d’habiter leur quartier, un tiers déménageant dans un autre QPV », précisent les auteurs du rapport.
A noter que ceux-ci ont constaté une légère amélioration de la situation dans ces quartiers en termes de chômage puisque celui-ci y a reflué de 26,7 % à 25,3 %, entre 2014 et 2016.
Les bases de données de l’ONPV ont été remises au ministre de la Cohésion des territoires et ont servi de base à la feuille de route de la politique de la ville qui sera annoncée lundi.
Le budget spécifique de la politique de la ville va augmenter de 84 millions d'euros (+20 %) dans le projet de loi de finances 2019, selon une source proche du ministère de la Cohésion des Territoires. (avec AFP)
Consulter le rapport.
« Dans les quartiers, il y a un effet de sas permanent. Ceux qui restent sont [les] plus précaires », a résumé Sébastien Jallet, commissaire général délégué du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), qui s'exprimait à l'occasion de la publication de ce rapport sur « la mobilité résidentielle des habitants des quartiers prioritaires ».
Dans ces 1 500 quartiers, où vivent quelque 5,6 millions d'habitants, un résident sur dix a déménagé entre 2015 et 2016, selon des données de l'Insee. Une mobilité comparable à celle des habitants des autres quartiers pour lesquels entre 10 % et 12 % d’entre eux déménagent, chaque année, mais les revenus des nouveaux arrivants des QPV sont inférieurs à ceux des sortants, surtout dans les quartiers éloignés du centre. En somme, dans ces quartiers, il y a « une arrivée de ménages plus pauvres et un départ de ménages plus aisés », résument les auteurs du rapport, le revenu mensuel des entrants s’élèvant à 948 euros en moyenne et celui des sortants à 1 060 euros.
Ainsi, les ménages qui s’installent dans ces quartiers acceptent cette localisation car « le coût du logement y est compatible avec leurs revenus généralement bas ou très bas » et du fait notamment de la présence de logements sociaux.
En revanche, cette tendance ne se confirme pas chez les jeunes : les arrivants âgés de 19 à 45 ans, attirés par les prix avantageux de l'immobilier, ont des revenus supérieurs aux jeunes déjà installés.
Les habitants qui souhaitent déménager évoquent avant tout « la taille des logements [trop petits], les questions liées à l'insécurité et à l'absence d'établissements scolaires correspondant à leurs attentes », a détaillé Jean-François Cordet, président du comité de l'ONPV. Dans le détail, 44 % des personnes interrogées déclarent vouloir ainsi déménager à cause notamment d’un logement trop petit et 22 % évoquent comme motif l’insécurité ressentie dans le quartier.
Le rapport, qui agrège les résultats de sept analyses menées partout en France, précise que 60 % des résidents des QPV qui déménagent quittent les quartiers prioritaires. « Parmi ceux restant dans un quartier prioritaire, deux tiers continuent d’habiter leur quartier, un tiers déménageant dans un autre QPV », précisent les auteurs du rapport.
A noter que ceux-ci ont constaté une légère amélioration de la situation dans ces quartiers en termes de chômage puisque celui-ci y a reflué de 26,7 % à 25,3 %, entre 2014 et 2016.
Les bases de données de l’ONPV ont été remises au ministre de la Cohésion des territoires et ont servi de base à la feuille de route de la politique de la ville qui sera annoncée lundi.
Le budget spécifique de la politique de la ville va augmenter de 84 millions d'euros (+20 %) dans le projet de loi de finances 2019, selon une source proche du ministère de la Cohésion des Territoires. (avec AFP)
Consulter le rapport.
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