Les cités de l'emploi et les médiateurs de rue se déploient dans les quartiers
Par Emmanuelle Stroesser
Clichy-sous-Bois fait partie des 60 cités de l’emploi labellisées en 2021. Comme Épernay (Marne), Villeurbanne (Rhône), Gennevilliers (Hauts-de-Seine), Tours (Indre-et-Loire), etc. Leur « but essentiel » est de « renforcer l'accompagnement des demandeurs d'emploi des quartiers politique de la ville », résume la ministre du Travail, Élisabeth Borne.
Ce dispositif était l’un des engagements du comité interministériel des villes (CIV) de janvier 2021. La liste des communes a été dévoilée samedi 10 juillet par Jean Castex. Le Premier ministre s’est rendu dans la commune de Seine-Saint-Denis pour y réunir le deuxième comité de suivi du CIV.
Comme le rappelle Matignon, ce comité de suivi est réuni tous les deux mois, pour « faire le point sur la bonne exécution des mesures, valoriser des engagements et identifier des points d’alerte nécessitant des mesures correctives ».
Avancées notables
Les mesures « fonctionnent très bien à 99 % », assure une source gouvernementale. Outre les cités de l’emploi, les « bataillons de la prévention » font partie de ces mesures qui avancent bien. Le CIV avait validé leur déploiement dans 45 quartiers, considérés comme « les plus durement touchés par délinquance ». À raison de 300 éducateurs spécialisés et 300 médiateurs, qui devraient tous être recrutés « au plus tard fin octobre 2021 », indique Matignon, marquant « le retour des adultes dans les quartiers ». Certains sont déjà entrés en fonction, comme à Marseille (Bouches-du-Rhône), aux Mureaux (Yvelines) ou à Échirolles (Isère). Samedi, une convention locale a été signée pour acter le recrutement de six médiateurs et six éducateurs sur Clichy-Montfermeil (Seine-Saint-Denis).
Le Premier ministre a également signé l’avenant à la convention tripartite (État, ANRU, Action logement) qui entérine l’abondement de 2 milliards d’euros du programme de rénovation urbaine. L’objectif fixé par le gouvernement de voir 300 quartiers Anru en chantier avant fin 2021 est en voie d’être déjà tenu avec six mois d’avance, assure de son côté l’Agence. Vingt nouveaux projets ont été validés depuis janvier. 28 autres projets, qui avaient déjà été signés, ont été amplifiés grâce à des crédits supplémentaires (soit avec plus de démolition-reconstruction soit plus de construction).
Points d’alerte
Avant chaque comité de suivi, le gouvernement échange avec un groupe de maires, et le ministère chargé de la Ville réunit les associations d’élus locaux du bloc communal et les représentants du conseil national des villes pour faire le point. Du côté du gouvernement, on est plutôt satisfait de la montée en charges des mesures, que ce soit sur les cités de l’emploi, le rattrapage des équipements sportifs, la mise en place de l’opération « quartiers d’été ». Mais on reconnait quelques points d’alerte.
Les modalités de recrutement des médiateurs et éducateurs fait ainsi débat. Si le gouvernement comptait davantage sur des associations pour leur recrutement, les communes sont plutôt dans l’optique de les recruter elles-même.
Parmi les autres points d’alerte soulevés par les élus, se pose la question de la situation financière et des mesures à prendre sur la dotation de la ville notamment. Autre point noir remonté par les maires, les rodéos urbains, « qui pourrissent vie d’un quartier et sur lesquels ils nous demandent mesures de fermeté » indique une source gouvernementale.
Pour avoir une vue plus précise du déploiement des mesures du CIV, les préfets sont chargés d’établir pour la rentrée une cartographie détaillée de la mise en œuvre de ces mesures dans chaque département et intercommunalité.
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