Édition du jeudi 7 février 2002
Plus de 60% des communes qui avaient retiré le boeuf des cantines du primaire l'ont réintroduit, selon une étude rendue publique par le Centre d'Information des Viandes (CIV)
Parmi les 67% de communes qui en novembre 2000 avaient retiré le boeuf des cantines du primaire, 64% l'ont réintroduit depuis, selon une étude du cabinet Sylab-Ypsis, rendue publique mardi par le Centre d'Information des Viandes (CIV), qui représente la filière bovine. Fin 2000, de nombreux parents d'élèves, inquiets, avaient fait pression auprès des élus locaux pour que le boeuf soit retiré des assiettes de leurs enfants.
La viande de boeuf, proscrite des menus d'un bon nombre de cantines scolaires pour cause de maladie de la vache folle, fait donc un retour discret dans les assiettes des élèves.
La décision de resservir le boeuf a été prise après que de nouvelles garanties ont été apportées par les fournisseurs ou prestataires, notamment sur la traçabilité --maître-mot, synonyme de garantie et de sécurité alimentaire-- et l'origine de la viande.
"Une fois obtenues certaines garanties auprès de notre prestataire, Avenano Enseignement, nous avons remis le boeuf au menu", a indiqué à l'AFP un porte-parole du syndicat d'agglomération nouvelle (SAN) de Cergy-Pontoise (Val-d'Oise) dont la cuisine centrale sert 9 500 repas.
Banni des assiettes en novembre 2000, le boeuf a ainsi fait son retour dans les cantines en septembre dernier, "après l'engagement du fournisseur du SAN de nous approvisionner uniquement en viande de boeuf français", précise Bernard Maillard, responsable des affaires scolaires d'Eragny-sur-Oise.
A Pontoise, commune limitrophe, 1 200 repas sont servis chaque jour aux enfants des établissements primaires. "Nous n'avons jamais supprimé le boeuf des cantines", souligne un porte-parole de la mairie, "mais nous avons demandé des garanties supplémentaires à notre fournisseur, notamment la fourniture uniquement de viande bovine française de race laitière".
Si le boeuf fait son retour dans les cantines, c'est très discrètement, les parents ayant été bien souvent mis devant le fait accompli. Pourtant, la contestation ne semble pas de mise, la psychose s'étant apaisée et le retour de la viande bovine s'étant faite sous certaines conditions destinées à rassurer.
Ainsi, la viande hachée ou recomposée reste souvent interdite. Les morceaux utilisables sont strictement définis: seul le muscle de l'animal est destiné à la consommation.
La crise a en revanche attiré l'attention des associations de parents d'élèves sur le problème de la sécurité alimentaire.
"Le côté bénéfique de cette crise, c'est qu'elle a déclenché une prise de conscience de ces associations. Elles ont compris qu'elles devaient non seulement s'occuper des problèmes de provenance des produits mais aussi de l'équilibre nutritionnel des enfants et de l'éducation qu'on leur donne sur le goût des aliments", relève Marie-José Nicoli, présidente de l'association de consommateurs UFC-Que Choisir.
"Les parents doivent continuer de mettre la pression pour obtenir toute information sur l'origine des aliments mais aussi se battre pour qu'il y ait des repas équilibrés", insiste Mme Nicoli.
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