Édition du jeudi 8 janvier 2009
Plan de relance: les investissements des collectivités locales ne seront soutenus qu'à travers le dispositif de remboursement anticipé du fonds de compensation de la TVA, confirme P. Devedjian
«Quelles sont les mesures concrètes que vous allez prendre (
) en faveur de linvestissement des collectivités locales?», a demandé hier Jacques Pélissard, président de l'AMF, lors de la séance des questions orales sans débat à lAssemblée nationale, à Patrick Devedjian, ministre en charge de la mise en uvre du plan de relance.
«Premiers investisseurs publics, a rappelé le député UMP du Jura, les collectivités locales réalisent plus de 70% de linvestissement public et injectent ainsi environ 57 milliards deuros dans lactivité économique nationale. Limpact de ces investissements est indéniable, particulièrement en termes dactivité et demploi dans le secteur du bâtiment et des travaux publics. Sans les collectivités locales linvestissement public seffondrerait des trois quarts.»
Selon le président de lAMF, «les communes de France ont dans leurs cartons des projets qui pourraient se réaliser rapidement si certains obstacles techniques et financiers étaient levés. En effet, des freins empêchent encore aujourdhui les collectivités locales dinvestir. Je pense notamment à la lourdeur et à la lenteur des règles et des procédures de marchés publics et durbanisme.»
Dans sa réponse, le ministre a rappelé que le plan de relance comprend un dispositif de remboursement anticipé du fonds de compensation de la TVA. «Si les collectivités locales engagent, avant le 31 mars, après discussion avec le préfet du département, des investissements pour un montant au moins égal à un euro de plus que la moyenne annuelle des trois années précédentes, lÉtat remboursera par anticipation deux années de TVA au lieu dune: non seulement lannée 2007, qui vient naturellement à remboursement, mais aussi lannée 2008. Enfin, jappelle votre attention sur ce point, cette mesure deviendra pérenne, autrement dit définitive.»
Selon lui, «les collectivités territoriales ont donc le grand avantage de pouvoir bénéficier dun raccourcissement définitif de la durée de remboursement, qui passera de deux à une année, à la seule condition davoir réalisé un euro dinvestissement de plus que ce quelles auront réalisé, en moyenne annuelle, durant les trois années précédentes. Les préfets se tiennent à la disposition des collectivités pour les aider à élaborer ces plans dinvestissement auxquels lÉtat participera.»
De son côté, souhaitant prolonger la question de Jacques Pélissard, Alain Rousset, député PS de la Gironde et président de lAssocation des régions de France (ARF), a demandé au ministre si lon ne devrait pas «profiter du plan de relance pour clarifier les compétences, afin que les grands investissements de lÉtat soient assumés par lÉtat, et les responsabilités des collectivités locales par les collectivités locales, ce qui permettrait de relancer immédiatement lactivité économique dans notre pays.»
Pour le ministre, lobjet du plan de relance vise «lactivité en 2009 et accessoirement en 2010: 70 à 75% du plan de relance doivent être engagés cette année, et le reste lannée suivante.» Il a estimé quune «mise à jour des contrats de plan État-région serait un véhicule naturel pour lancer des projets déjà prêts. Sagissant des grandes lignes de TGV, des travaux peuvent être engagés dans certaines régions, à condition quils soient financés, ce qui est lobjet du plan de relance. Je pourrais citer bien des cas, je vous le garantis, où ils pourront commencer en 2009 et en 2010.»
Il reconnaît aussi quune «clarification des responsabilités des collectivités locales et de lÉtat est nécessaire. Vous avez raison. Cest pourquoi le président de la République a institué la commission Balladur qui travaille sur ce sujet.»
Selon Patrick Devedjian, les collectivités locales auront «donc à la fois le beurre et largent du beurre: la relance grâce au plan de relance, et la clarification que vous souhaitez, comme beaucoup de gens, grâce aux travaux de la commission Balladur, qui feront ensuite entre nous lobjet dun vrai débat. Mais ces deux acquis ne sinscrivent pas dans le même calendrier.»
Pour accéder au texte intégral des débats, voir lien ci-dessous.
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