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Édition du vendredi 12 mars 2021
Petite enfance

Petite enfance : la baisse du nombre d'enfants de moins de six ans se poursuit

Le rapport annuel de l'Observatoire national de la petite enfance confirme des tendances observées ces dernières années concernant l'accueil du jeune enfant. À commencer par la baisse du nombre d'enfants de moins de six ans. L'offre se stabilise bon an mal an, mais il ne s'agit que des chiffres de 2018...

Dans son dernier rapport annuel, l'Observatoire national de la petite enfance confirme des tendances observées ces dernières années. L'offre d'accueil théorique pour les enfants de moins de trois ans est en légère hausse. Elle frôle les 60 % (à 59,3 %) au 31 décembre 2018. Autrement dit, 60 enfants sur 100 de moins de trois ans disposent d'une solution de garde. La proportion était de 58,9 % en 2017.
Cette amélioration ne veut toutefois pas dire qu'il existe forcément davantage de places, car cette hausse n'est que la traduction de la baisse démographique… Ainsi, pour la dixième année de suite, le nombre total d'enfants de moins de six ans diminue, il est de 4,5 millions en 2020, dont 2,2 ont moins de trois ans.

Des créations de place en recul dans les quartiers

Dans le détail, ce sont les offres de places en crèche qui augmentent, en hausse de 2,5 % par rapport à 2017, soit une augmentation de 11 300 places. Mais cela tient surtout au développement des micro-crèches (7500 des 11 300 places créées entre 2017 et 2018), dont la majorité relève du financement direct des parents via la PAJE et non la PSU, prestation de service unique, versée par la Caf aux gestionnaires en contrepartie de l'application d'un barème.
Autre tendance : si l'on ne compte que les établissements (crèches, multi accueil, halte-garderie et micro-crèches) financés par la Prestation de service unique versée par la Cnaf, le solde net de création de places chute à 2 700. En effet, 21 100 places ont été créées mais 18 500 supprimées… dont 500 dans les quartiers dits prioritaires. 

Le recul de l'accueil à domicile

Ce sont surtout les places chez les assistantes maternelles qui diminuent (-0,3 %). De même que le nombre d'enfants accueillis (-2,9 %). Cette forme d'accueil individuel et à domicile reste toutefois le premier mode d'accueil, pour près d'un tiers des enfants (33,2 % des places offertes), devant la crèche (20 %) en légère hausse (+0,6 point), et loin devant l'école maternelle (3,9 %).

Une offre inégalement répartie

Pas de grande évolution non plus sur la répartition de ces places sur le territoire. L'offre reste très inégale suivant que l'on habite en Bretagne, Pays de la loire, Bourgogne, ou mieux en Nouvelle Aquitaine où le taux atteint 70 %. Les résidents dans le sud méditerranéen ou dans les territoires d'outre-mer ne peuvent, eux, compter que sur une offre jusqu'à deux fois inférieure à la moyenne nationale (27,2 % en Corse). 

Un accueil collectif plus dense dans le sud

S'agissant des crèches, multi-accueil, halte-garderie et micro-crèches, le parc totalise 460 100 places. La majorité sont dans des structures multi-accueil (82 %), et dans une moindre mesure dans les micro-crèches (10,6 %). La capacité en accueil collectif est elle aussi inégalement répartie, parfois inversement proportionnelle à l'offre globale de place, ainsi cette offre collective est dense dans le sud, très faible en Bretagne ou dans les Hauts-de-France. 
Parmi les autres chiffres à retenir, celui des maisons d'assistantes maternelles (créées par une loi de juin 2010), on on comptait 3 000 fin 2018, contre 1 500 en 2015. Elles se sont surtout développées sur l'ouest de la France. 

Une dépense croissante pour les communes

En 2019, l’État, la branche Famille et les collectivités territoriales ont consacré 33 milliards d’euros au financement (fonctionnement et investissement) de l’accueil des enfants de 0 à 6 ans. Plus d'un tiers (36%) par la branche Famille. La part des collectivités est de 11 milliards d'euros (en comptant les crèches et les maternelles). En terme d'évolution, les collectivités ont, entre 2013 et 2020, augmenté leur contribution (+10 % soit 285 millions). 

Emmanuelle Stroesser

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