Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mardi 1er mars 2005
Personnes âgées

La France ne met pas assez de moyens pour anticiper l'augmentation attendue du nombre de personnes âgées dépendantes, estime Claude Evin

La France doit absolument se donner plus de moyens pour anticiper l'augmentation attendue du nombre de personnes âgées dépendantes, les malades d'Alzheimer notamment, a mis en garde lundi le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Claude Evin. L'ex-ministre socialiste de la Santé (1988-91) a poussé, lors d'une conférence de presse, un "coup de gueule" en faveur du grand âge, en présentant à la presse un sondage d'où il ressort que 67% des Français ne jugent pas satisfaisante la prise en charge des personnes âgées par les pouvoirs publics. M. Evin a cité en exemple "la sous-médicalisation" des établissements prenant en charge les personnes âgées. "Actuellement, le taux d'encadrement est de 0,18 infirmière par personne âgée. Il faudrait passer à 0,30. Cela coûte 1,2 milliard d'euros. Ce n'est pas insurmontable", a-t-il assuré, regrettant que "dans le débat sur la réforme de la Sécu, on n'a pas abordé le sujet". D'où pourrait venir cet argent ? "De l'impôt, des cotisations sociales ou de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA)", a estimé M. Evin. A terme, la CNSA, financée par le produit de la suppression d'un jour férié, devrait verser 850 millions d'euros par an pour les personnes âgées dépendantes, selon le gouvernement. La FHF estime qu'en 2005 cette somme se montera à seulement 200 millions d'euros, en raison de "la longue montée en charge" de la caisse, instituée en 2004. Autre problème, selon la FHF, 160 000 nouveaux cas d'Alzheimer sont attendus chaque année. Un chiffre très largement supérieur aux nouvelles places en "établissements" prévues par le gouvernement, à savoir 5 000 en maisons de retraite et 6 000 en soins infirmiers à domicile en 2005. "C'est bien, mais pas à la hauteur des besoins présents et à venir", a commenté M. Evin, qui estime que la secrétaire d'Etat, Catherine Vautrin, "mène un combat que nous soutenons. Elle a du mal a obtenir des arbitrages satisfaisants". "Droite ou gauche, il y a toujours eu une insuffisance de choix en faveur des personnes âgées", a reconnu l'ancien ministre de Michel Rocard. "Manifestement le grand âge on n'en parle pas assez. Il n'y a pas de lobby du grand âge". "Il y a pourtant urgence, a-t-il insisté. La pression la plus forte est devant nous", avec un "pic démographique" à partir de 2007, quand les enfants du baby-boom d'après la guerre 1914-1918 auront entre 85 et 90 ans.pt>c=http://www.bnrcntrl.co

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