Le gouvernement souhaite réduire de 20 % les décès et hospitalisations de personnes âgées dus aux chutes
Par A.W.
Le gouvernement a décidé de lancer un plan triennal antichute pour les personnes âgées, dont la mise en œuvre est décrite dans une circulaire, publiée hier et adressée aux directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS).
Réduire « le coût » des chutes
Un plan qui part du constat d’une « forte mortalité, des hospitalisations et de la perte d’autonomie des personnes âgées » dues aux chutes et à la dégradation de la qualité de vie des proches et des aidants.
Chaque année, ce sont ainsi deux millions de chutes dont sont victimes les personnes âgées de plus de 65 ans qui sont recensées. Celles-ci sont responsables de « 10 000 décès, première cause de mortalité accidentelle, soit trois fois plus que les chiffres de la mortalité routière pour l’ensemble de la population », mais également de « plus de 130 000 hospitalisations ».
Or ces « chiffres persistent depuis plusieurs années » et « vont s’accentuer avec la transition démographique, si rien n’est fait pour enrayer le phénomène », explique la ministre déléguée en charge de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, celle-ci souhaitant « réduire drastiquement les chutes mortelles ou entraînant des hospitalisations des personnes âgées ».
Car, « au-delà du bilan humain dramatique, l’enjeu est aussi de limiter le coût annuel des chutes pour la collectivité, estimé à 1,5 milliard d’euros pour la seule assurance maladie », indique la ministre.
Ainsi, le gouvernement s’est fixé pour objectif de réduire de 20 %, en trois ans, les chutes mortelles et celles conduisant à une hospitalisation, qu’elles aient lieu à domicile ou en institution. Un objectif qui doit permettre de réduire, à l’échelle nationale, de 27 000 le nombre annuel de séjours hospitaliers par chute et de 2 000 le nombre annuel de chutes mortelles de personnes âgées d’ici 2024.
Encourager le développement de la téléassistance
Pour y parvenir, le gouvernement demande aux directeurs généraux des ARS d’élaborer des plans locaux antichute d’ici septembre 2022. Chaque plan régional aura, « si l’organisation de l’ARS le permet », des déclinaisons départementales « s’appuyant sur les actions et la gouvernance déjà en place ». Ce plan devra donc atteindre l’objectif général de réduction de 20 % des chutes mortelles et entraînant des hospitalisations à l’horizon de trois ans. Les directeurs généraux des ARS pourront également y adjoindre « tout objectif qualitatif ou intermédiaire qui [leur] semblera pertinent ».
A titre d’exemple, l’Auvergne-Rhône-Alpes, qui est la région où l’on a recensé le plus grand nombre de décès (1 400) et d’hospitalisations dus aux chutes (18 923) en 2020 devra éviter, d’ici 2024, plus de 3 785 hospitalisations et 280 décès consécutifs à des chutes. A l’inverse, la Corse devra empêcher 88 hospitalisations et neuf décès de ce type par rapport à 2020.
Le gouvernement prévoit d’actionner une dizaine de leviers permettant d'agir sur « les situations-types les plus courantes, selon un plan d’action pluriannuel concerté, suivi et évalué » et de mobiliser les différents acteurs autour de cinq axes : « savoir repérer les risques de chute et alerter », « aménager son logement pour éviter les risques de chute », « des aides techniques à la mobilité faites pour tous », « l’activité physique, meilleure arme antichute », et, enfin, « la téléassistance pour tous ».
Concernant le développement de la téléassistance, les ARS devront, sans plus de précisions, encourager les collectivités ou les centres de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) à « étendre la couverture de la téléassistance auprès des publics fragiles et précaires ».
Le gouvernement propose également d’améliorer la solvabilité des populations précaires (via « le levier du conventionnement » avec les collectivités et les intercommunalités, notamment) pour ce qui est de l’accès aux aides techniques. Des aides qui concernent aussi bien la mobilité, les dispositifs médicaux que l’aménagement du logement. Sur ce dernier point, rappelons que le gouvernement a défendu dans le cadre de la loi Elan, la diminution du quota de nouveaux logements accessibles aux personnes handicapées, qui est passé de 100 % à 20 %.
En ce qui concerne le volet communication, le gouvernement prévoit la création de « labels, prix « antichutes », innovations, villes pilotes… » ainsi qu’un « statut de partenaire du plan antichute des personnes âgées ».
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