Édition du mardi 8 juillet 2008
Pauvreté: un rapport du Sénat dénonce la «complexité excessive de la gouvernance de la lutte contre l'exclusion, qui devient illisible au niveau territorial»
Dans un rapport sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion (1), fait au nom de la Mission commune d'information pauvreté et exclusion du Sénat, Bernard Seillier, sénateur (RDSE) de lAveyron, maire de Séverac-le-Château, tente détablir des indicateurs pour mesurer la pauvreté.
Après six mois denquête, menée avec une cinquantaine d'auditions et six déplacements effectués en France (Seine-Saint-Denis, Rhône, Côte-d'Or) et à l'étranger (Bruxelles, Danemark, Pologne), il constate que la pauvreté se caractérise notamment par des «difficultés daccès aux droits fondamentaux dans tous les domaines - soins, logement, services bancaires et crédit - qui se traduisent trop souvent par des atteintes à la dignité de lindividu et par des situations de grande exclusion». Ces difficultés daccès au droit «sont dues à la complexité du système et à linsuffisance daccompagnement des personnes fragiles.»
Il constate également que l'école ne joue pas son rôle dans la réduction de la pauvreté et dans la prévention de l'exclusion sociale, l'insertion par l'activité économique devant constituer une priorité. «Lécole ne réduit pas les inégalités: trop souvent, on naît pauvre et on le reste», écrit le sénateur qui relève que, dans ce domaine:
«- les inégalités scolaires sont constituées dès lécole primaire et sont quasiment irrémédiables ensuite;
- les politiques de zones déducation prioritaire ont été globalement inefficaces, surtout au collège et au lycée;
- les écarts entre les résultats scolaires nexpliquent pas toute lorientation des élèves. Celle-ci ne réduit donc pas les inégalités, mais tend en fait à reproduire pour lélève les cursus scolaires et professionnels de ses parents.»
Il suggère de «poursuivre les politiques globales de prévention en privilégiant les actions en faveur d'une insertion globale.»
Le rapport souligne enfin la «complexité excessive de la gouvernance de la lutte contre l'exclusion, qui devient illisible au niveau territorial et appelle à une nécessaire simplification. Chacun de ces développements est assorti d'objectifs et de propositions concrètes pour assurer une véritable efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté.»
(1) «La lutte contre la pauvreté et l'exclusion: une responsabilité à partager». Pour accéder au rapport, voir lien ci-dessous.
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