Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 9 mars 2016
Outre-mer

Outre-mer : les familles monoparentales, surreprésentées, connaissent des difficultés accentuées

Les difficultés des familles monoparentales, déjà importantes en métropole, sont accentuées en outre-mer par des spécificités sociales, économiques et culturelles. Comme en métropole, la majorité des familles monoparentales ultramarines est portée par des femmes (90 % en outre-mer, 83 % en métropole).
« C'est une réalité prégnante »  dans ces territoires, a souligné hier la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin lors d'un débat organisé à son ministère à Paris, dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes.
Ces familles, en faveur desquelles François Hollande a annoncé hier plusieurs mesures, sont en moyenne deux fois plus nombreuses qu'en métropole. En 2011, selon l'Ined, les familles monoparentales avec enfant de moins de 25 ans représentaient 25 % des familles de métropole, contre 54 % en Martinique, 51 % en Guadeloupe, 46 % en Guyane et 38 % à la Réunion, a expliqué Lucie Gonzalez, secrétaire général du Haut conseil de la famille.
De même, selon l'Insee, 32 % des Guadeloupéennes et des Martiniquaises de 25-54 ans étaient à la tête d'une famille monoparentale en 2011, et 27 % des Guyanaises de la même tranche d'âge, contre 12 % en métropole.
A l'origine de cette situation, moins de mariages qu'en métropole et davantage de naissances issues de couples non constitués (un enfant sur deux est né hors mariage en métropole, plus des trois-quart en outre-mer), avec une part extrêmement importante d'enfants non reconnus par le père (10 % en métropole, 84 % en Guadeloupe, 80 % en Martinique, 40 % à la Réunion et 65 % en Guyane) et de maternités précoces avant 20 ans (4 % en métropole, 10 % en Guadeloupe, 11 % en Martinique, 27 % en Guyane et 23 % à la Réunion).
Ces femmes, a souligné Christine Kelly, présidente de l'association K d'urgences, qui leur vient en aide, sont « encore plus en grande précarité », accentuée par un taux de chômage plus élevé (32 % pour les femmes en Guadeloupe en 2011, 27 % en Martinique, 34 % en Guyane, contre 11,5 % en métropole), et des difficultés plus importantes pour faire garder les enfants.
« 40 % des pensions alimentaires fixés par les tribunaux ne sont pas payées, a-t-elle insisté. Le premier pauvre en outre-mer, c'est une femme et son enfant ».
Elle a aussi rappelé qu'une majorité (56 %) des familles monoparentales ultramarines n'ont qu'un seul enfant, et donc pas accès aux allocations familiales si elles sont en métropole (23 euros par mois en outre-mer), « loin du cliché de la mère qui fait des enfants pour les allocations ». (AFP)


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