Les maires de Nouvelle-Calédonie face à de nouvelles compétences

Le président de l’AMF, Jacques Pélissard, a effectué un déplacement d’une semaine en Nouvelle-Calédonie, du 22 au 28 avril, à la rencontre des maires néo-calédoniens. Ce déplacement a été organisé à l’invitation de l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, et elle a permis à Jacques Pélissard de « se rendre compte de la réalité calédonienne ». La situation des élus de ce territoire, à plus de 16 000 km de la métropole, est en effet très particulière puisque l’État n’y conserve plus que les compétences régaliennes – les autres compétences ayant été largement transférées aux provinces. Il n’y a pas de communautés de communes ou d’agglomération en Nouvelle-Calédonie, et les ressources fiscales propres y sont très faibles (voir ci-dessous l’interview de Ghislaine Arlie). Pourtant, le président de l’AMF a constaté sur place un très important dynamisme du territoire et une « grande implication » des élus, qui font preuve « d’un investissement et d’une motivation remarquables ».
Parmi les problèmes spécifiques qui se posent à l’île, on peut citer celui de l’alimentation en eau et de l’assainissement : la superficie très importante de certaines communes – comme le Mont-Dore, commune qui mesure 70 km dans la plus grande longueur ! – amène des difficultés considérables pour acheminer l’eau aux confins du territoire, avec des investissements lourds.
Par ailleurs, l’important exode du nord vers le sud de l’île, où se trouvent les emplois, amène les élus du sud à devoir réaliser des aménagements de grande ampleur : la ZAC actuellement en construction à Dumbéa est la plus grande de France. Autre exemple : à Nouméa, le Schéma directeur du Front de mer vise notamment à développer le port pour lui permettre d’accueillir des paquebots de croisière et à bâtir un Parc des expositions.
Le président de l’AMF a rencontré les élus des deux associations départementales de maires (l’Association française des maires de Nouvelle-Calédonie, présidée par Ghislaine Arlie, et l’Association des maires de Nouvelle-Calédonie dirigée par André Gopoea).
Les élus calédoniens ont fait part à Jacques Pélissard de leurs inquiétudes concernant le prochain transfert de la compétence sécurité civile aux communes. Inquiets des coûts importants induits par ce transfert, et des conséquences en matière de responsabilité juridique du maire, les élus ont regretté de ne pas avoir été consultés sur ce sujet. Le président de l’AMF s’est engagé à saisir le ministre des Outre-mer sur ce sujet. Wilfrid Weiss, maire de Koumac et secrétaire de l’AMNC, s’est félicité de cet engagement, puisqu’il attendait de Jacques Pélissard qu’il soit « le porte-parole en métropole » des maires de l’île.
Le président de l’AMF, en quittant la Nouvelle-Calédonie, a salué « l’approche pionnière qui existe dans la mentalité calédonienne ». « Ici, on construit un nouveau pays à la fois sur le plan culturel et le plan institutionnel », alors qu’on métropole, on se contente de « gérer l’existant ».

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