Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du jeudi 23 avril 2009
Outre-mer

Etats généraux de l'outre-mer: une synthèse nationale sera proposée fin septembre avant un conseil interministériel fin octobre

Le volet métropolitain des Etats généraux de l'outre-mer, qui ont pour objectif de consulter les ultramarins sur leur avenir, s'est ouvert mercredi, alors que les principaux collectifs aux Antilles et à La Réunion boycottent les discussions qui se déroulent sur leur sol. Une synthèse nationale de l'ensemble de ces travaux, préparée par une douzaine d'experts, sera proposée fin septembre avant un conseil interministériel fin octobre. Il arrêtera une première série de décisions issues des travaux des Etats généraux et déterminera les modalités de leur mise en oeuvre. Lors d'une conférence de presse, le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo et la ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie ont présenté un site internet (voir lien ci-dessous) qui permettra de recueillir les contributions des ultramarins, parallèlement aux nombreux débats publics organisés jusqu'à fin juillet dans les départements d'outre-mer autour de huit thèmes, tel que «comment faire baisser les prix?». «Il est important que nos compatriotes ultramarins participent eux-mêmes à la définition de leur avenir», a affirmé Mme Alliot-Marie, en soulignant que tous les sujets, l'autonomie par exemple, pouvaient être abordés. «Il n'y a aucun tabou. L'expression se fera et il reviendra au conseil interministériel présidé par le président de la République, au vu du rendu de l'ensemble des consultations, de rendre un certain nombre de décisions». L'ensemble de ces consultations se fera notamment sous l'égide du préfet Richard Samuel, coordonnateur des Etats généraux de l'outre-mer, et de Patrick Karam, délégué interministériel pour l'égalité des chances des Français d'outre-mer, qui a été chargé de piloter les travaux pour les ultramarins de l'Hexagone. «C'est un effort qui débouchera sur des décisions politiques pour changer la donne et améliorer la vie de tous nos compatriotes», a promis Yves Jégo, en notant que le recours à Internet permettrait que «les associations, les individus puissent s'exprimer très librement». «Ceux qui vous disent qu'ils veulent faire la politique de la chaise vide trouveront le moyen de nous apporter leurs idées», a-t-il déclaré par ailleurs, en jugeant «regrettable» le refus du collectif guadeloupéen LKP de participer à ces Etats généraux. «Il est toujours regrettable qu'un acteur ne veuille pas participer. Il y a sans doute une stratégie propre au LKP», a-t-il souligné, en assurant qu'«une immense majorité du monde économique» voulait y participer. Il a estimé que «ceux qui ne seront pas là seront jugés assez sévèrement par l'opinion publique». Les travaux, qui ont déjà débuté outre-mer, sont également boycottés par le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de La Réunion (COSPAR) et par le Collectif du 5-Février en Martinique. Michèle Alliot-Marie s'est étonnée pour sa part d'entendre «certains dire qu'il y a des décisions déjà prises». «Dans une démocratie, refuser un débat, ce n'est pas une preuve d'ouverture, de respect. Les absents de ce débat historique ont toujours tort». Elle a assuré par ailleurs que Nicolas Sarkozy «a bien l'intention de se rendre outre-mer» comme il l'avait annoncé après la crise de ces derniers mois dans les DOM. «La date dépend d'un agenda tant international que national qui est extrêmement chargé», a-t-elle expliqué. A l'issue du conseil des ministres, où la ministre de l’Intérieur a présenté une communication, le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a précisé que le président de la République, qui avait initialement annoncé qu'il «ouvrirait» le processus en Guadeloupe, se rendrait aux Antilles «dans les prochaines semaines» et «dans le cadre du calendrier» des Etats généraux. Luc Chatel a noté par ailleurs que ces Etats généraux, qui devaient initialement se conclure d’ici fin avril, avant un conseil interministériel programmé pour la fin mai, seront prolongés jusqu'à la fin du mois de juillet. La «restitution nationale» de ces débats aura lieu fin septembre. Le premier conseil interministériel de l’outre-mer se tiendra à la fin du mois d’octobre.

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