Édition du mercredi 4 mai 2005
Le Réseau national des élus et collectivités, hors AGCS, dénonce une réunion "secrète" de l'Organisation mondiale du commerce
Le Réseau national des élus et collectivités, hors accord général sur le commerce des services (AGCS), a dénoncé hier la réunion « mini-ministérielle » de lOrganisation mondiale du commerce (OMC), accueillie ce 4 mai à lambassade dAustralie, à Paris.
Lun des principaux thèmes de cette rencontre est lAGCS.
Les pays membres, dont la France et lUnion Européenne, doivent rendre leurs offres de libéralisation de services, y compris publics, dici la fin mai.
Le Réseau, indique son secrétaire général René Balme, maire de Grigny (Rhône), « alerte tous les maires, présidents de conseil général et régional, tous les élus issus du suffrage universel, de cette entreprise dévastatrice des valeurs républicaines propres à leur histoire, propres à leur Nation - dont le système de péréquation solidaire fait partie ».
Les élus sindignent quà un mois du dépôt officiel de ces «listes doffres» de libéralisation de services « celles-ci soient maintenues secrètes ».
Ils « exigent la suspension des négociations de lOMC, la publication des listes de services avant leur dépôt, la reconnaissance de la notion de service et du concept de service public ainsi que linterdiction de lapplication des règles de concurrence aux services publics ».
Ainsi, indiquent ces élus locaux, 20 Etats, dont les Etats-Unis, lUnion européenne, la France, lAustralie, la Chine et lAsie, sur les 148 adhérents à lOMC « jugeront du coup de collier à donner durant les prochaines semaines, pour enrayer ce que lOMC estime être les faibles quantité et qualité des offres enregistrées à ce jour ».
Les élus, qui disent refuser que leurs collectivités soient concernées par lAGCS, indiquent que celles-ci sont lobjet de « requête des préfets devant le tribunal administratif : elles nauraient déjà plus le pouvoir dadministrer librement leurs compétences ».
Ils rappellent que ces opérations se déroulent au moment où les députés français adoptent, en deuxième lecture, le projet de loi relatif à la régulation des activités postales qui ouvre les services postaux à la concurrence - adoption définitive planifiée au 12 mai prochain.
Ils soulignent aussi que le commissaire européen chargé des transports, Jacques Barrot, « est en passe de donner son nom à la directive européenne de libéralisation des transports voyageurs au niveau régional et urbain ».
Ces collectivités disent quelles ont « saisi le danger et la portée actuels et immédiats de lordre commercial conçu par lOMC, avec la complicité de la France (via, par exemple la régulation des activités postales) et de lUnion européenne (via, par exemple, les directives Barrot et Bolkestein) ».
Les élus accusent les représentants locaux de lEtat français d« anticiper sur lavenir, avant même que lOrganisme de règlement des différends (ORD), tribunal de lOMC, ne se manifeste, (et) assignent les élus locaux, qui détiennent, eux, leur légitimité du peuple, devant leur juridiction administrative pour les rappeler à cet ordre mondial ».</script
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