Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du vendredi 27 novembre 2015
Santé publique

Numerus clausus relevé dans dix régions pour lutter contre les déserts médicaux

Le gouvernement a annoncé hier une nouvelle série de mesures pour ramener l'offre médicale libérale là où elle fait défaut. Plus précisément, il compte sur l'installation de 500 médecins supplémentaires, toutes spécialités confondues, d'ici 2017 dans les zones sous-dotées. Rien de directif, ni de coercitif toutefois. La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes, Marisol Touraine, reste sur la ligne qu'elle a toujours suivie : privilégier l'incitation faite aux médecins, « en particulier les plus jeunes », « à s'installer dans des territoires manquant de professionnels ». C'est d'ailleurs la tendance majoritaire des parlementaires qui ont repoussé les initiatives visant à réguler l'installation de médecins lors de l'examen du projet de loi santé.
La présentation de ces mesures initialement prévue le 16 novembre, avait dû être reportée suite aux attentats du 13 novembre. La ministre a profité d'un déplacement à Dijon, hier, dans le cadre du 15ème Congrès annuel du Collège national des généralistes enseignants (CNGE), pour les rendre publiques.
Ce nouveau paquet de mesures est présenté comme le deuxième volet du « Pacte territoire santé »  auquel le projet de loi santé en cours d'examen donne une assise législative. Le premier volet de ce Pacte avait été présenté en décembre 2012. L'objectif reste le même : « que chaque Français puisse se faire soigner facilement près de chez lui partout sur le territoire ».
Parmi les mesures vraiment nouvelles, notons l'augmentation de 6,4 % du numérus clausus dans 10 régions manquant de médecins : il s'agit d'augmenter le nombre d'étudiants admis à l'issue du concours en 2e année de médecine. Concrètement, cela ouvrira 131 places supplémentaires. En tête des régions concernées, le Centre-Val-de-Loire (avec 20 places), suivi de l'Auvergne et la région Rhône-Alpes (+18 chacune), la Bourgogne (+15), la Réunion (+12), la Haute-Normandie (+13), la Basse Normandie (+7), le Nord-Pas-de-Calais (+10), les Antilles-Guyane (+10) et la Picardie (+8).
Pour inciter les jeunes médecins à choisir la médecine libérale, le gouvernement compte toujours sur l'effet d'entrainement des anciens, avec « l'augmentation du nombre de médecins libéraux enseignants »  et « une revalorisation de la rémunération versée aux maîtres de stage ».
Un portail d’accompagnement des professionnels de santé (www.paps.sante.fr) est ouvert depuis hier, « pour les aider, de leur installation à leur exercice quotidien ».
L'incitation passe aussi par les conditions de travail, avec l'investissement prévu « de plus de 40 millions d’euros pour développer la télémédecine en ville ». Plusieurs aides financières sont aussi prévues « pour compenser l'accueil des patients sans rendez-vous »  et éviter ainsi le recours aux services d’urgence.
Le plan amplifie des mesures qui ont, selon la ministre, « fait le succès du pacte territoire santé 1 »  Parmi celles ci : le développement des stages en cabinets de ville, qui « seront ouverts aux étudiants d’autres spécialités comme l’ophtalmologie ou la pédiatrie »  ; le renforcement des aides à l’installation des jeunes médecins dans les territoires fragiles, désormais « ouvertes aux spécialistes également »  ; ou encore « la poursuite du soutien financier apporté au travail en équipe », le gouvernement visant 1000 maisons de santé d’ici 2017, contre un peu plus de 700 actuellement. La création ou la rénovation de maisons ou centres de santé dans les quartiers prioritaires de la ville seront également aidées.
Le coût total de ce plan est évalué à 200 millions d'euros.
Emmanuelle Stroesser

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