Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux

Édition du mardi 5 novembre 2024
Numérique

Inclusion numérique : les associations d'élus demandent à ce que « l'État honore sa parole »

Dans le cadre des débats sur le plan de loi de finances 2025, treize associations d'élus engagées en faveur de l'inclusion numérique dénonce une « situation catastrophique » due aux coupes budgétaires annoncées pour le portage de cette politique. La pérennisation des conseillers numériques est en jeu.

Par Lucile Bonnin

Jeudi dernier, les associations d’élus, dont l’AMF, réunies au sein de « La Belle Alliance »  ont diffusé un communiqué de presse pour dire « non au démantèlement de la politique d’inclusion numérique dans les territoires ». 

« Aujourd’hui, au moment même où se signent les feuilles de route "France Numérique Ensemble" instaurées en 2023 afin de généraliser le plan d’autonomie numérique des Français sur l’ensemble du territoire, le projet de loi de finances 2025 porte un coup d’arrêt à cette politique partenariale pour l’inclusion numérique », alertent les associations d’élus. 

Concrètement, le projet de loi de finances pour 2025 prévoit une réduction drastique du budget consacré aux conseillers numériques France services (CNFS). Ce dernier passerait en effet de 62 millions à 27 millions d'euros pour l'année 2025. Selon les acteurs, « la situation est catastrophique ».

Les conseillers numériques en danger 

Ce coup de rabot – et c’est un euphémisme – menace directement la pérennité de 2 500 conseillers numériques, sur les 4 000 déployés aujourd’hui, et dont les contrats ont été signés sur la base des engagements de financement de l’État. Ces 2 500 conseillers ne pourront finalement pas être financés par l’État. 

Rappelons que 60 % des conseillers numériques sont employés par des collectivités et que, à l’heure où on exige de ces dernières de faire des économies, il est difficilement envisageable qu’elles se « substituent aux engagements financiers de l’État ». 

Pourtant, selon les associations d’élus, « ces conseillers numériques ont démontré leur pertinence et leur impact sur le terrain. Ces médiateurs (…) sont aujourd’hui reconnus comme le socle indispensable à la conduite de la politique d’inclusion numérique sur nos territoires. Cette décision comptable est d’autant plus incompréhensible que le dispositif de financement des CNFS par l’État était programmé pour s’éteindre progressivement sur trois ans dans un cadre contractuel en concertation avec les employeurs privés comme publics. Ces trois ans devaient permettre d’organiser les modalités de financement pérenne de la montée en compétence numérique des citoyens (…) »  (lire Maire info du 6 septembre 2023). 

Ce changement de cap, en plus de constituer une mauvaise surprise pour les associations d’élus, est un mauvais signal envoyé aux « Français les plus touchés par l’abandon des services publics, le développement des déserts médicaux et l’éloignement culturel ». « Ce sont souvent les mêmes qui se sentent oubliés par la nation, qu’ils résident dans les QPV, les territoires d'outre-mer, les espaces péri-urbains ou ruraux, au risque de renforcer encore plus la défiance envers les institutions et la démocratie. » 

La Belle Alliance demande à ce que « l’État honore sa parole et maintienne le financement des 4000 CNFS prévu sur 3 ans ». Les associations d’élus demandent aussi « qu’un chantier opérationnel soit ouvert afin d’aboutir sur des mesures de financement pérenne de la montée en compétence numérique de nos concitoyens via la formation continue et la contribution financières des entreprises qui bénéficient de la numérisation des services ». 

Télécharger le communiqué. 

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