Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du lundi 8 juin 2009
Élections

Nouveau record d'abstention aux élections européennes: 59,52%

Mesurée par le ministère de l’Intérieur à 59,52%, l'abstention a battu de 2,3 points le précédent record de 57,21% établit aux élections européennes de 2004. La participation a cependant été plus importante que ne le laissaient penser les sondages, dont certains avaient annoncé jusqu'à 62% d'abstention. Sauf en 1994, l'abstention n'a cessé de gagner du terrain aux élections européennes en France depuis la première élection au suffrage universel du parlement européen en 1979 (61% des électeurs s'étaient déplacés). Sans surprise, c'est en Ile-de-France que les électeurs se sont le moins déplacés, les meilleures mobilisations étant enregistrées dans le Centre, l'Ouest et le Sud-Ouest. La campagne, souvent jugée terne, n'a pas pu inverser la tendance. Les sujets européens sont restés absents du discours des principaux candidats. L'UMP, qui proclamait être le seul parti à parler d'Europe, s'est souvent contenté de célébrer les résultats obtenus en 2008 lors de la présidence française de l'Union, avançant des propositions très générales. Même si certains des autres concurrents ont plus mis en avant leurs propositions, la plupart ont passé beaucoup de temps à dénoncer la politique de la majorité et celle de Nicolas Sarkozy, mettant en avant des enjeux nationaux qui ne se sont pas révélés beaucoup plus mobilisateurs. Cette abstention très forte, particulièrement marquée pour les élections européennes, ne se retrouve pas lors de tous les scrutins. En 2007, le second tour de la présidentielle avait bien plus mobilisé, avec 84% de participation. De manière générale, explique Bruno Cautrès, chercheur au Centre d’étude de la vie politique française (CEVIPOF), le pourcentage d'abstentionnistes lors des scrutins sous la Ve République est affecté par les conjonctures: plus élevé lorsque des élections fortement mobilisatrices se sont tenues juste avant ou peu de temps après; plus faible lorsque le clivage droite/gauche est affirmé (en 1978 par exemple). Ces tendances se retrouvent lors des élections locales et notamment les élections cantonales où les niveaux de l'abstention peuvent être très élevés: 51% (premier tour) en 1988, 39,6% en 1994, 39,6% en 1998 et 34,5% en 2002 (mais avec un net recul en 1992: 29,3%). Les élections municipales mobilisent également moins aujourd'hui: 30,6% d'abstention au premier tour en 1995 et 32,6% en 2001. Le cas des élections européennes reste à part, précise le chercheur. En France, l'abstention n'a cessé de progresser aux scrutins européens: de 39,3% en 1979 à 57,3% d'abstention en 2004. Plus fondamentalement, les élections européennes sont, en France comme dans la plupart des autres pays européens, considérées tant par les partis que par les électeurs comme des élections de «second ordre». Elles constituent pour l'opposition et les citoyens un moyen de «sanctionner» le gouvernement et reposent largement sur un prisme électoral national. Pour accéder aux résultats en France sur le site du ministère de l'Intérieur (France entière, par circonscriptions, par régions, par départements), voir premier lien ci-dessous. Pour accéder aux résultats au niveau européen (en siège et en voix) et par pays sur le site du Parlement européen, voir second lien ci-dessous.

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