Édition du mercredi 8 avril 2009
«Nous ne proposons pas la disparition des communes: nous recommandons que leur soit garanti un certain nombre de compétences et de ressources», déclare Edouard Balladur à "Maires de France"
Interrogé par "Maires de France" (avril 2009), Edouard explicite les principales propositions du Comité pour la réforme des collectivités locales quil a présidé.
Il reconnaît que ses propositions soulèvent dimportants «problèmes difficiles, juridiques et politiques». Notamment, la transformation des plus grandes intercommunalités en «métropoles» dotées dune «organisation nouvelle et de pouvoirs renforcés qui leur permettent de devenir un moteur du développement économique du pays». Il sagit de créer «un nombre raisonnable de communes fortes», correspondant à une dizaine dintercommunalités de plus de 400.000 habitants.
Pour lui, ces «métropoles» doivent pouvoir exercer «une part importante des compétences communales», tout en garantissant aux communes «un certain nombre de compétences et de ressources.» Il reconnaît, en passant, quil sagit dune «question difficile à résoudre». A ses yeux, il ne sagit pas de faire passer les communes sous tutelle de ces métropoles. «À partir du moment où la Constitution interdit la tutelle dune collectivité sur une autre et que nous avons pris le parti de ne pas proposer une nouvelle révision, il fallait bien imaginer une solution pour donner plus de pouvoirs aux métropoles que nen ont aujourdhui les communautés urbaines. Cest un choix politique que lon ne pourra pas éluder à lavenir», précise-t-il.
Il ne se dit «partisan ni de la disparition des communes, ni de celle des départements», mais il pense «quil serait utile de réaliser, à lavenir, une imbrication forte, dune part, de la commune et de lintercommunalité, dautre part du département et de la région. Ces deux couples, dont les attributions et laction seront étroitement associées, ont vocation à être les pôles de développement du futur.»
Quant au risque que ce transfert important des compétences des communes vers ces regroupements provoque une crise des vocations chez les élus locaux, Edouard Balladur parle de «vision négative du mouvement dintégration des communes, et de coopération». «Ne croyez-vous pas quun maire rural qui narrive pas à entretenir son église, qui na plus décole, ni de bureau de tabacs ou de poste, ne se trouve pas très seul? Je pense au contraire que les élus seront réconfortés dêtre aidés alors quils sont souvent laissés à eux-mêmes aujourdhui. Quel est en effet le sens dattributions qui, du fait du manque de moyens, sont vidées de contenu? Cest pourtant la situation de milliers de petites communes françaises.»
La Comité proposant également de confier aux métropoles les compétences des départements dans lesquels elles se situent, lancien Premier ministre explique quil sagit d'un «problème compliqué» dès lors que le conseil général «ne conserverait dattributions que dans la partie du département qui nest pas couverte par la métropole.» Il a proposé, «à titre personnel», de prévoir «soit que certaines seulement des attributions du département seraient transférées aux métropoles, soit que lon ait recours à un contrat passé entre la métropole et le département. Dans ce cas, lattribution de compétences départementales aux métropoles ne serait ni obligatoire ni automatique, mais facultative et contractuelle.»
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