Édition du mardi 20 mars 2007
«Nous devons inciter davantage nos compatriotes à s'assurer contre le risque dépendance», estime Philippe Bas
Dans un entretien accordé au quotidien "Les Echos" (20/03), Philippe Bas, ministre délégué à la Sécurité sociale, estime nécessaire la création dune cinquième branche de la protection sociale pour le risque dépendance. Le nombre de personnes de plus de 85 ans va passer de 1,1 à 1,9 million en dix ans. Les besoins vont être accrus considérablement.
Malgré lexistence de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), qui perçoit, notamment, les recettes de la journée de solidarité, il indique quil s'agit de «conforter le rôle de la CNSA dans la répartition des financements issus de la solidarité nationale, tout en reconnaissant pleinement le rôle de proximité des départements en matière de prise en charge individuelle des personnes âgées.»
Le plan Solidarité grand âge va permettre de répondre aux besoins en matière d'accueil et d'encadrement, mais un problème subsiste, selon lui: en raison des prix de journée, les montants restant à la charge des personnes âgées en maison de retraite ne sont pas acceptables. Ils représentent en moyenne 1.500 euros par mois, alors que le revenu moyen des plus de 80 ans se situe à 1.200 euros. «Je propose de diminuer de 25% le reste à charge des familles. Il faut concentrer cet effort de solidarité sur les classes moyennes, qui ne bénéficient ni des systèmes d'aide sociale ni des exonérations fiscales.»
Les départements finançant déjà à 70% l'allocation personnalisée d'autonomie, «la solidarité nationale doit venir conforter le financement de l'APA, en rééquilibrant le partage de la charge avec les collectivités locales.»
Excluant toute hausse de la CSG pour financer la dépendance, de même que tout élargissement de la contribution de solidarité, il estime qu«on ne peut plus en France, répondre aux besoins nouveaux en augmentant les prélèvements obligatoires.»
L'effort à consentir en faveur de l'APA pourrait venir d'une réforme du financement de la protection sociale, en revenant, par exemple, sur les «niches sociales non justifiées».
La réforme de l'Etat doit aussi permettre de redéployer des crédits.
En complément de ces financements solidaires, «nous devons inciter davantage nos compatriotes à s'assurer contre le risque dépendance. Une partie importante de la charge vient en effet des frais d'hébergement. Ce coût, qui relève aussi de la responsabilité individuelle, ne doit pas être intégralement socialisé.»pt></scr
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