Édition du jeudi 14 décembre 2017
Notre-Dame-des-Landes : la mission de médiation rouvre la porte au réaménagement de l'aéroport actuel
La mission chargée de réfléchir à l’avenir du projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes a rendu son rapport hier au Premier ministre. Comme on le savait depuis plusieurs jours, elle ne privilégie aucune solution face à une autre, mais compare deux solutions : soit la construction du nouvel aéroport, soit le « réaménagement complet » de l’actuel aéroport de Nantes. Ce qui est, en soi, une nouveauté.
Dans l’introduction du document, les trois rapporteurs plaident « l’humilité intellectuelle » : « Si une solution n’avait que des avantages pour tout le monde, elle serait mise en œuvre depuis longtemps. » La mission a au moins abouti à une conclusion claire : l’évolution des besoins de transport aérien dans le grand ouest justifie amplement qu’une nouvelle infrastructure soit bâtie, permettant « un doublement » des capacités d’accueil. Mais la question reste entièrement ouverte de savoir si cette nouvelle infrastructure doit être un nouvel aéroport ou une extension et une modernisation de l’ancien. Et c’est sur cette question que la mission apporte quelques réponses nouvelles : elle explique que l’option du réaménagement de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique a été très peu étudiée jusqu’ici. Et que lorsqu’elle l’a été, elle a été manifestement surestimée en termes de coûts. On retiendra notamment que selon la mission, les coûts de réfection des pistes de l’actuel aéroport seraient « significatifs, mais beaucoup moins importants que ce qui était annoncé ». En annexe du rapport, on trouve un document édifiant, qui compare les études menées en 2013 par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et les conclusions auxquelles est parvenue la mission. Alors que la DGAC arrivait à une addition de quelque 825 millions d’euros pour réaménager Nantes-Atlantique, la mission, elle, aboutit à une fourchette de « 415 à 545 millions » d’euros seulement. Avec des différences étonnantes : quand la DGAC estimait que la réfection de la piste nécessiterait « 3 à 6 mois » de fermeture, la mission parle elle de « 9 semaines ».
Sur le terrain écologique, les conclusions vont là encore dans le sens d’une réouverture du dossier de réaménagement de l’aéroport de Nantes : « L’augmentation annoncée des trafics aériens serait sans effet significatif dommageable sur le site remarquable du lac de Grand Lieu », selon une expertise menée par le Muséum national d’histoire naturelle.
Conclusion de la mission : les deux options, construction de Notre-Dame-des-Landes ou réaménagement de Nantes-Atlantique, sont « raisonnablement envisageables », avec chacune son lot d’avantages et d’inconvénients. Il semble tout de même que la mission penche timidement pour un réaménagement de l’aéroport actuel, mais sans l’affirmer clairement. Elle en appelle donc maintenant à … « une décision de l’État, qui n’a que trop tardé ».
Notons enfin que ce rapport conseille, en tout état de cause, d’évacuer la ZAD (zone à défendre), pour permettre « le retour à l’état de droit ».
En recevant le rapport, le Premier ministre, Édouard Philippe, s’est gardé de donner la moindre indication sur les choix à venir du gouvernement. Tout juste a-t-il souligné qu’auparavant, « on disait Notre-Dame-des-Landes ou rien », alors que le rapport ouvre clairement la piste de « deux façons de répondre aux besoins ». Autrement dit, même si le gouvernement devait choisir de renoncer à Notre-Dame-des-Landes, cela ne signifie pas qu’il laisserait les choses en l’état.
La réponse sera donnée, de façon « claire et assumée » selon Édouard Philippe, « avant la fin du mois de janvier » – impossible de tergiverser plus longtemps, puisque la déclaration d’utilité publique du projet expire le 8 février. Des questions fort complexes restent posées : quelle sera la réaction de l’opinion et des élus si le projet est remballé, alors qu’une consultation démocratique et organisée par l’État a donné une majorité claire pour la construction de l’aéroport ? Et surtout, quand et comment va se faire l’évacuation de la ZAD, qui devrait avoir lieu quelle que soit la décision prise ?
Réponse à ces questions dans, au plus tard, un mois et demi.
Dans l’introduction du document, les trois rapporteurs plaident « l’humilité intellectuelle » : « Si une solution n’avait que des avantages pour tout le monde, elle serait mise en œuvre depuis longtemps. » La mission a au moins abouti à une conclusion claire : l’évolution des besoins de transport aérien dans le grand ouest justifie amplement qu’une nouvelle infrastructure soit bâtie, permettant « un doublement » des capacités d’accueil. Mais la question reste entièrement ouverte de savoir si cette nouvelle infrastructure doit être un nouvel aéroport ou une extension et une modernisation de l’ancien. Et c’est sur cette question que la mission apporte quelques réponses nouvelles : elle explique que l’option du réaménagement de l’actuel aéroport Nantes-Atlantique a été très peu étudiée jusqu’ici. Et que lorsqu’elle l’a été, elle a été manifestement surestimée en termes de coûts. On retiendra notamment que selon la mission, les coûts de réfection des pistes de l’actuel aéroport seraient « significatifs, mais beaucoup moins importants que ce qui était annoncé ». En annexe du rapport, on trouve un document édifiant, qui compare les études menées en 2013 par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et les conclusions auxquelles est parvenue la mission. Alors que la DGAC arrivait à une addition de quelque 825 millions d’euros pour réaménager Nantes-Atlantique, la mission, elle, aboutit à une fourchette de « 415 à 545 millions » d’euros seulement. Avec des différences étonnantes : quand la DGAC estimait que la réfection de la piste nécessiterait « 3 à 6 mois » de fermeture, la mission parle elle de « 9 semaines ».
Sur le terrain écologique, les conclusions vont là encore dans le sens d’une réouverture du dossier de réaménagement de l’aéroport de Nantes : « L’augmentation annoncée des trafics aériens serait sans effet significatif dommageable sur le site remarquable du lac de Grand Lieu », selon une expertise menée par le Muséum national d’histoire naturelle.
Conclusion de la mission : les deux options, construction de Notre-Dame-des-Landes ou réaménagement de Nantes-Atlantique, sont « raisonnablement envisageables », avec chacune son lot d’avantages et d’inconvénients. Il semble tout de même que la mission penche timidement pour un réaménagement de l’aéroport actuel, mais sans l’affirmer clairement. Elle en appelle donc maintenant à … « une décision de l’État, qui n’a que trop tardé ».
Notons enfin que ce rapport conseille, en tout état de cause, d’évacuer la ZAD (zone à défendre), pour permettre « le retour à l’état de droit ».
En recevant le rapport, le Premier ministre, Édouard Philippe, s’est gardé de donner la moindre indication sur les choix à venir du gouvernement. Tout juste a-t-il souligné qu’auparavant, « on disait Notre-Dame-des-Landes ou rien », alors que le rapport ouvre clairement la piste de « deux façons de répondre aux besoins ». Autrement dit, même si le gouvernement devait choisir de renoncer à Notre-Dame-des-Landes, cela ne signifie pas qu’il laisserait les choses en l’état.
La réponse sera donnée, de façon « claire et assumée » selon Édouard Philippe, « avant la fin du mois de janvier » – impossible de tergiverser plus longtemps, puisque la déclaration d’utilité publique du projet expire le 8 février. Des questions fort complexes restent posées : quelle sera la réaction de l’opinion et des élus si le projet est remballé, alors qu’une consultation démocratique et organisée par l’État a donné une majorité claire pour la construction de l’aéroport ? Et surtout, quand et comment va se faire l’évacuation de la ZAD, qui devrait avoir lieu quelle que soit la décision prise ?
Réponse à ces questions dans, au plus tard, un mois et demi.
F.L.
Accéder au rapport de la mission.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2