Édition du mercredi 2 novembre 2011
Le moratoire sur les normes concernant les collectivités territoriales «n'a pas conduit à un assèchement de la production normative», selon la commission des lois de l'Assemblée nationale
Dans son avis concernant les «relations sur les collectivités territoriales» dans le projet de loi de finances pour 2012, présenté au nom de la commission des lois de lAssemblée nationale, Manuel Aeschlimann, député UMP des Hauts-de-Seine, observe que «si le moratoire» sur les normes concernant les collectivités territoriales, prévu par les circulaires du Premier ministre du 6 juillet 2010 et du 17 février 2011, «na pas conduit à un assèchement de la production normative, il a permis de renforcer le poids de la CCEN (Commission consultative dévaluation des normes) et des élus dans ce processus afin daméliorer la qualité de la norme et son efficience».
Il indique que, selon des statistiques de la CCEN, «depuis lentrée en vigueur effective du moratoire, soit à compter de la séance de septembre 2010, et jusquà juillet 2011, la Commission a été consultée sur 230 textes, dont 89 relevaient du moratoire, soit 38,7% des textes examinés sur la période». Et, ajoute-t-il, «le nombre moyen de textes examiné par séance sélève à 16,43 textes, légèrement supérieur à celui constaté sur la période préalable au moratoire (13,5 textes par séance)».
Cette augmentation trouve avant tout «son explication dans la production des décrets et arrêtés dapplication de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour lenvironnement dite «Grenelle II»».
En revanche, «le nombre de textes soumis non commandés par lapplication dune norme de rang supérieur a légèrement diminué depuis lentrée en vigueur du moratoire: alors que la part des textes «autonomes» représentait 43% des textes soumis à la CCEN entre septembre 2008 et juillet 2010 (145 textes sur 337 soumis), elle sélève, sur la période de septembre 2010 à fin juillet 2011 à 38,7% (89 textes sur 230)».
En ce qui concerne les coûts générés, le député constate que «si la très grande majorité des 89 projets de texte soumis entrant dans le champ du moratoire nont emporté aucun coût pour les collectivités territoriales, certains dentre aux présentaient un impact financier significatif sans pour autant faire lobjet dun avis défavorable, ce qui souligne que les élus membres de la CCEN, pourtant très attentifs au respect du moratoire, nentendent pas linvoquer de manière absolue».
Il cite en exemple lavis favorable de CCEN «à légard des textes portant revalorisation du RMI-RSA et RSO dont limpact sur les départements est évalué à 120,6 millions deuros au titre de 2011, du décret portant relèvement du minimum de traitement dans la fonction publique, dont le coût pour les collectivités est évalué à 100,27 millions deuros en année pleine, et du décret reconduisant la garantie individuelle du pouvoir dachat, représentant 82 millions deuros dont 16,5 millions deuros à la charge des collectivités». Au total, lévaluation du coût sur les collectivités, en année pleine, «des textes soumis en dérogation au moratoire sélève à 341,3 millions deuros».
En outre, certains textes «présentés en dérogation au moratoire ont généré des économies estimées à 3,4 millions deuros, au titre principalement du décret relatif aux conditions de conclusion des contrats uniques dinsertion pour le compte de lÉtat et modifiant la participation mensuelle du département au financement de laide versée à lemployeur au titre des contrats initiative emploi, ainsi que des recettes, de lordre de 16 millions deuros en 2011 et de 30 millions deuros en année pleine, au titre du décret revalorisant le montant de lamende forfaitaire pour les contraventions de la première classe prévues par le code de la route en matière darrêt et de stationnement».
- Pour accéder à lavis de Manuel Aeschlimann, utiliser le premier lien ci-dessous.
- Pour accéder à la partie de l'avis consacrée aux normes, utiliser le second lien ci-dessous.
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