Édition du mardi 1er juillet 2008
Non-titulaires: vers une réforme de l'IRCANTEC, avec transfert de la responsabilité du pilotage du régime aux partenaires sociaux de la fonction publique
Une troisième séance de travail avec les «partenaires sociaux» de la fonction publique relative à la réforme de lInstitution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'État et des collectivités publiques (IRCANTEC) sest tenue hier 30 juin au ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique.
Les syndicats de fonctionnaires ont quitté la réunion, accusant le gouvernement de «vouloir passer en force» pendant l'été.
Un total de 67.334 employeurs cotisent à lIRCANTEC, les collectivités territoriales étant les premiers (46,3%) devant lEtat (33,7%) et les hôpitaux (17,5%). Au total, 2,5 millions dagents cotisent pour 1,7 million de pensionnés (chiffres 2007).
A loccasion de cette réunion, le gouvernement a présenté «le plan dévolution des paramètres et des règles de simplification de la gestion de ce régime complémentaire des agents non titulaires de la fonction publique.» Il a rappelé que la réforme du régime de lIRCANTEC -gouvernance et paramètres - avait été annoncée dans le document «Rendez vous 2008» dorientation sur les retraites remis aux syndicats le 28 avril.
Les projections financières réalisées pour le Conseil dorientation des retraites (COR) montrent que le régime sera en déficit entre 2012 et 2016 (le montant des cotisations reçues sera inférieur aux pensions versées), et en situation de cessation de paiement entre 2025 et 2030 quand les réserves financières (4,5 milliards deuros) seront consommées. «Sans réforme, les prestations baisseront à cet horizon de plus de 30%», estime le ministère.
Pour «contrer ces prévisions», le gouvernement propose pour cette réforme:
- un «plan dévolution structurelle des paramètres du régime permettant dassurer la pérennité effective du régime tout en maintenant, dans le futur, un niveau de pension significatif»;
- linstauration de «règles prudentielles simples et solides assurant la viabilité du régime sur 30 ans»;
- un «transfert de la responsabilité du pilotage du régime aux partenaires sociaux de la fonction publique. Le pilotage des paramètres du régime incombera au conseil dadministration à compter de 2015, au terme de la période de mise en uvre de la révision des paramètres.»
Toujours selon le ministère, la réforme des paramètres «permet dassurer la pérennité effective du régime tout en maintenant un niveau de pension significatif.»
Deux «critères de solvabilité à moyen et long terme» du régime vont être instaurés «afin dassurer la confiance dans le régime de lIRCANTEC:
«Le paiement des pensions doit être assuré sur une durée de 30 ans par les cotisations futures et les réserves du régime. Ce premier critère est lhorizon de garantie de versement de la rente. Il permet à lensemble des retraités (directement) et des cotisants (indirectement) dêtre assurés que leur pension et celle de leur ayant-droit seront versées sans difficulté durant toute leur retraite. Le régime doit disposer à lhorizon de 20 ans dun montant de réserves équivalent, au minimum, à une année et demi de prestations évaluées à cette date. Ce second critère est une réserve de précaution nécessaire pour que le régime puisse faire face à des fluctuations démographiques ou économiques.»
Le ministère assure que la réforme naurait «aucune incidence sur les pensions en cours ni sur les droits constitués avant 2009», et serait «progressive entre 2009 et 2015.»
Elle se traduirait par:
- un «rapprochement du rendement du régime avec celui de lAgirc-Arcco»;
- des cotisations salariales et patronales «qui seront progressivement relevées (5,6% à 7% pour la tranche A et de 2 points pour la tranche B).»
Le Gouvernement a proposé hier la mise en place dun «groupe de travail afin détudier limpact global et individuel de la réforme.»
Un examen des projets de texte par le conseil dadministration de lIRCANTEC devrait avoir lieu courant juillet.
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