« La montagne, même avec un peu moins de neige, continue d’attirer les vacanciers, preuve qu’elle répond aux aspirations des Français dans leur choix de destination pour les vacances d’hiver » , indique Jean-Luc Boch, président de l’ANMSM. L'Observatoire national des stations de montagne a observé un taux d’occupation des vacanciers à la montagne en 3,5 % par rapport à la saison 2022-2023. 

Pourtant, de nombreux facteurs auraient pu refroidir les vacanciers à partir à la montagne pour les vacances de février comme notamment « l’enneigement disparate »  qui a effectivement « pénalisé la fréquentation dans certaines stations ». Un autre facteur aurait pu perturber les départs en vacances vers les communes de montagne : les grèves SNCF (notamment le mouvement de grèves des contrôleurs) qui certes, ont eu un impact limité sur les départs en montagne, mais qui ont particulièrement inquiété les maires de stations « qui déploient de nombreux efforts pour que les vacanciers puissent privilégier les transports en commun et ainsi réduire considérablement l’empreinte carbone de leur séjour ». 

Au final, plus de peur que de mal puisque « les vacanciers ont fortement répondu présent, en particulier sur de nombreux domaines nordiques et alpins ».

Une occupation importante avec des disparités 

L'Observatoire national des stations de montagne a enregistré un taux d’occupation – pour l’ensemble des lits – de 83%, soit + 3,5% par rapport à la saison 2022-2023. Un recul de fréquentation a cependant été enregistré sur les deux semaines de vacances de décembre mais « a été compensé par une très bonne dynamique »  sur les deux semaines de vacances de février.

Selon l’ANMSM, « de nouveaux comportements se dessinent avec en particulier des réservations de dernières minutes (41 % des sondés jugent ce comportement en hausse contre 32 % la saison dernière) et la recherche d’activités alternatives à la seule pratique du ski ». Le ski a toujours cependant le vent en poupe : « les semaines du 19 février et du 26 février ont vu une augmentation des réservations des cours de ski, avec un pic pour la semaine du 26 février »  selon les professionnels du secteur.

Les résultats de l’observatoire mettent aussi en lumière « une disparité en fonction des massifs, avec une fréquentation concentrée sur les destinations d’altitude »  : « Les Alpes tirent leur épingle du jeu côté enneigement et affichent un taux d’occupation en hausse de +5 % (86 %) pour les Alpes du Nord, de +3 % (72 %) pour les Alpes du Sud. A contrario, les Pyrénées affichent un recul de -3 % (71 %). Les stations de plus basse altitude souffrent d’un important manque de neige sur l’ensemble des massifs, notamment sur le massif Vosgien, Jurassien et Massif Central. » 

L’avenir du tourisme en montagne 

Ces résultats satisfaisants n’empêchent pas les élus de stations de montagne de repenser leur modèle actuel. Avant-hier, la commission des affaires économiques du Sénat a auditionné le président de l’ANMSM notamment sur le rapport de la Cour des comptes publié en février dernier. Pour rappel, les Sages prévoient dans leur rapport que d'ici 2050, seules « quelques stations »  pourront maintenir leur modèle actuel et ils s'inquiétaient du faible nombre de communes en ayant pris conscience (lire Maire info du 7 février). L’association d’élus a alors souligné l’effort d’adaptation engagé depuis plusieurs années dans les communes mais aussi « l’engouement persistant des clientèles pour les sports de neige ».

Enfin, une réunion a eu lieu cette semaine entre l’ANMSM, l’Association nationale des élus de la montagne (Anem) et le syndicat national des remontées mécaniques et des domaines skiables autour de la ministre chargée des collectivités Dominique Faure pour évoquer les pistes de travail à mettre en œuvre afin de mieux accompagner les stations de montagne dans l’adaptation de leur modèle : « Adaptation des stations avec pour objectif de conforter le tourisme en montagne, pierre angulaire de l’aménagement des territoires et de la permanence des populations, pérennisation de l’activité ski à chaque fois que cela s’avère possible, maitrise de l’usage de l’eau dans le cadre des retenues collinaires, équipements indispensables en période de sécheresse, location des meublés de tourisme, amélioration des mobilités en direction des stations » ... « Nous appelons de nos vœux des prises de position et des mesures fortes de la part des pouvoirs publics pour soutenir cette économie », indique le président de l'ANMSM dans un édito publié hier. 

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