Les maires des stations de montagne plaident pour l'amélioration de l'offre de trains
Par Lucile Bonnin
Avant l’élection présidentielle, l'Association nationale des élus de la montagne (Anem) avait déjà soulevé cette problématique de la mobilité dans les territoires montagnards à travers la publication d’un livre blanc (lire Maire info du 29 mars). Les élus proposaient en effet de « faciliter l’accès aux territoires par une meilleure coordination des moyens de transports collectifs publics et privés, une offre de vacances sans voiture, le développement et la modernisation des trains de nuit, le développement des ascenseurs valléens et des parkings-relais au pied des vallées. »
L’accessibilité est une priorité pour ces territoires tout comme le respect de l’environnement. Ainsi, les élus de l’Association nationale des maires des stations de montagne (ANMSM) ont fait connaître leurs intentions concernant le développement de la mobilité durable via la publication d’une étude et d’un communiqué de presse mardi dernier.
Leur revendication est simple : « La réduction de l’empreinte carbone doit passer par une amélioration notable et rapide de l’offre de trains. »
Des vacanciers a priori volontaires
89 % des vacanciers utilisent leur voiture pour se rendre sur leur lieu de vacances en hiver. Mais l’enquête menée par l’ANMSM montre que ces derniers « seraient prêts à changer massivement leurs habitudes de mobilité si l’offre de train était meilleure. »
« Les Français sont de plus en plus sensibles à leur empreinte environnementale, explique Jean-Luc Boch, président de l’association. Pourtant, la plupart des vacanciers utilisent encore leur voiture pour se rendre en stations de montagne. Un choix qui s’explique par les difficultés d’accès aux stations en transports en commun. »
L’étude montre que si l’offre de train n’était pas « un parcours du combattant » - comme elle l’est actuellement selon les élus - « les vacanciers seraient 51 % à passer le cap. » Cet enthousiasme pour le train est encore plus fort chez les jeunes (18-24 ans), qui seraient 76 % à vouloir utiliser le train si l’offre était améliorée.
Les élus prêts à agir
« Élus et professionnels partagent la même vision d’un modèle économique plus durable, et d’une politique de transports permettant de lutter contre le changement climatique » , explique le président de l’association dans le communiqué de presse.
Ainsi, les élus des stations de montagne lancent un appel à « l’ensemble des parties prenantes » pour développer rapidement l’offre ferroviaire dans ces territoires touristiques. « Les élus se tiennent prêts à travailler avec la SNCF et les transporteurs locaux pour permettre à la montagne d’enclencher sa mutation vers la mobilité durable » , indique Jean-Luc Boch, lui-même maire de La Plagne-Tarentaise, une commune nouvelle de Savoie.
Trois propositions concrètes sont formulées par l’ANMSM. D’abord, il faut « valoriser davantage l’offre de trains directs et étudier l’offre de trains de nuit vers les stations depuis les grandes villes françaises et européennes pour répondre également au besoin de la clientèle étrangère notamment anglaise, néerlandaise, belge » . Deuxièmement, les élus proposent de « travailler sur une offre de transports multimodale » pour planifier l’ensemble d’un trajet avec par exemple la mise en place de navettes allant de la gare au lieu de destination. Enfin, l’association met en lumière la nécessité de « promouvoir les offres de réservation et donc de transport » au-delà des dates liées aux grandes vacances d’hiver « pour rendre la montagne encore plus accessible à tous et s’adapter ainsi aux nouveaux usages de voyage. »
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