Moins de colis et moins de courriers : les flux postaux ne cessent de diminuer selon l'Arcep
Par Lucile Bonnin
Depuis la crise sanitaire, la baisse des volumes de courrier n’a jamais été aussi significative. La distribution du courrier est en baisse tout comme la distribution de la presse papier. Plus surprenant : le nombre de colis distribués en France diminue aussi.
C’est notamment ce qui est indiqué dans l’Observatoire du courrier et du colis pour l’année 2022 publié jeudi dernier par l’Arcep. Les chiffres confirment la tendance d’un changement d’usages observé depuis plusieurs années déjà au sein du groupe La Poste.
Près de 7 milliards de lettres distribuées
Le volume des envois de correspondance distribués en France et exportés s’élève à 6,9 milliards d’objets en 2022. Ce chiffre doit être mis en perspective avec ceux répertoriés avant 2020 : en 2018, on comptait 9,6 milliards de courriers distribués en France et à l’export et en 2019 8,9 milliards.
L’Arcep observe que « le recul structurel du volume de courrier » se poursuit deux ans après la crise sanitaire (- 4,7 % en un an) mais à « un rythme inférieur à celui observé avant la crise sanitaire, de - 6,5 % en moyenne chaque année entre 2013 et 2019. La tenue des élections présidentielles et législatives explique ce moindre recul : le volume de courriers électoraux a été multiplié par deux par rapport à 2021 ».
Concernant le revenu provenant de la distribution de courrier, l’Arcep pointe une diminution de 5,1 % en une année et explique que « les augmentations tarifaires intervenues sur les produits du service universel (+ 4,9 % en moyenne) ne compensent pas la contraction du revenu liée à la baisse de l’activité. Ce phénomène peut s’expliquer par une proportion plus élevée de courriers dont les tarifs sont plus faibles, soit parce que les délais d’acheminement sont plus longs ou que le poids est moins élevé ».
Enfin du côté de la distribution de la presse, les résultats s’inscrivent dans une baisse constante observée depuis 15 ans. Le rythme est cependant « inégalé » pour l’année 2022 puisque la distribution de la presse a connu une diminution de 8, 8 % en une année. « Ce repli s’accompagne d’une baisse similaire du revenu provenant de la distribution de ces envois (- 7,5 % en un an) », peut-on lire dans le bilan.
Le marché du colis n’est pas épargné
C’est une première depuis plusieurs années : après une progression annuelle moyenne de 11 % entre 2017 et 2021, le volume de colis distribués en France et exportés diminue de 5 % en 2022. Les flux de colis importés en France ont baissé de près de 14 % en un an et contribuent pour 70 % au recul du volume de colis.
Comment expliquer ces résultats surprenants ? C’est essentiellement la baisse des flux de colis importés (- 13,9 % en un an) qui contribue pour 70 % à ce recul du volume de colis, « sous l’effet conjoint des confinements en Chine, qui ont détérioré l’activité économique à la suite du rebond de la crise sanitaire, et de la mise en place d’une TVA pour les produits du e-commerce achetés hors Union européenne et dont la valeur est inférieure à 22 euros », explique l’Arcep. D’un autre côté, « le volume de colis émis depuis la France recule bien plus faiblement », « d’environ 2 % en un an ».
Télécharger l'Observatoire de l'Arcep.
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