Édition du lundi 17 septembre 2018
Plan vélo : un « tournant majeur » selon les associations
Après plusieurs mois d’hésitations et de craintes exprimées par les associations de promotion de vélo, le gouvernement a enfin présenté son « plan vélo » vendredi, à Angers. Avec l’annonce d’un fonds de 350 millions d’euros sur sept ans, ce plan a plutôt agréablement surpris les associations : c’est la première fois qu’un gouvernement met réellement de l’argent sur la table pour aider les collectivités à aménager des axes structurants pour le vélo.
Le Premier ministre Édouard Philippe, venu en personne à Angers présenter ce plan – ce qui est évidemment un marqueur de l’importance que le gouvernement veut lui donner – a rappelé les chiffres : la part modale du vélo n’est en France que de 3 %, soit « deux fois moins que la moyenne européenne », sans parler des pays champions en la matière comme les Pays-Bas et leurs 28 % de part modale. Objectif du gouvernement : tripler la part du vélo en France d’ici aux Jeux olympiques de 2024. La politique prévue s’articulera autour de quatre axes : sécurité, lutte contre le vol, incitation et culture vélo.
En matière de sécurité, l’essentiel du travail consistera à aménager des pistes cyclables et à lutter contre les « ruptures d’itinéraires » causées par les grandes infrastructures (voies rapides, etc.). Le Premier ministre a rappelé que la construction des pistes cyclables relève de la responsabilité des collectivités, et que le gouvernement « n’a pas l’intention de s’y substituer », mais il va donc débloquer, par l’intermédiaire de l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport en France) 350 millions d’euros sur sept ans. Si cette somme est très inférieure à ce que réclamaient les associations (200 millions d’euros par an pendant cinq ans), elle a du moins le mérite d’exister, pour la première fois. Les premiers appels à projets seront lancés « dès 2019 ». Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé qu’une partie des fonds de la Dsil (Dotation de soutien à l’investissement local) pourront être fléchés vers des aménagements vélo : 500 millions d’euros seront réservés à cet effet.
Un certain nombre de mesures réglementaires vont également être prises, toutes réclamées depuis longtemps par les associations : amélioration de la visibilité aux passages piétons, réalisation systématique de sas vélos aux feux « dès le premier semestre 2019 », généralisation des double-sens cyclables « sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération », en tout cas là où la vitesse est limitée à 50 km/h. Le gouvernement veut aussi accélérer l’équipement des poids lourds et autobus de dispositifs permettant la détection d’usagers dans les angles morts.
Lutte contre le vol et nouvelle IKV
La peur de se faire voler son vélo est un frein bien identifié à l’achat. Le gouvernement a introduit dans la loi d’orientation des mobilités une obligation de marquage et l’introduction d’une sorte de carte grise pour les vélos. Par ailleurs, des « objectifs » vont être fixés à la SNCF pour qu’elle équipe systématiquement les gares d’équipements sécurisés de stationnement, « en concertation avec les collectivités concernées ».
On savait également, depuis la publication de l’avant-projet de loi LOM, que le gouvernement va transformer l’IKV (indemnité kilométrique vélo) en « forfait mobilité durable », qui englobera également les déplacements en auto-partage. Contrairement aux vœux des associations, ce forfait ne sera toujours pas obligatoire, mais il sera en revanche plafonné à 400 euros par an contre 200 aujourd’hui. Une règle qui ne s’appliquera pas… à l’État lui-même, puisque celui-ci mettra en place le forfait mobilité « pour tous ses agents d’ici 2020 », mais à hauteur de 200 euros seulement.
Autre motif de déception pour les défenseurs du vélo : le bonus à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) ne sera pas réintroduit. Mais un nouveau système est à l’étude, qui s’appuierait sur les certificats d’économie d’énergie (CEE). Il reste toutefois à le préciser – ce qui devrait être fait, par arrêté, dès le mois d’octobre.
En matière de « culture vélo », Édouard Philippe a annoncé la généralisation de « Savoir rouler », un dispositif qui vise à ce que les jeunes entrant en 6e maîtrisent la pratique du vélo. Ce dispositif devrait être généralisé en 2022 – mais le Premier ministre n’en a pas encore précisé les modalités et les moyens.
Enfin – chose là aussi très attendue dans certaines villes – le Premier ministre a promis que la LOM allait donner « des outils aux collectivités » pour encadrer les nouveaux services tels que les flottes de vélos ou trottinettes en libre-service – un domaine aujourd’hui marqué par un total vide juridique.
Le Club des villes et territoires cyclables, association qui fédère toutes les collectivités intéressées au développement du vélo, a fait part vendredi de sa satisfaction et de son « soulagement ». L’association, par la voix de son président Pierre Serne, conseiller régional d’Île-de-France, parle même de « tournant majeur », d’un « changement d’ère » et d’un « premier plan digne de ce nom ». Pierre Serne rappelle cependant que les collectivités territoriales « assurent aujourd’hui l’essentiel de l’effort public en faveur du vélo », et que les sommes débloquées par le gouvernement sont « encore loin » du compte pour pouvoir agir « sur tous les leviers d’une politique vélo ».
Le président de l’Afitf, Christophe Béchu, s’est également « réjoui » vendredi du lancement de ce plan et annonce que l’Agence « se tient à disposition » du gouvernement pour « apporter son concours financier à ce plan ». Prochain rendez-vous donc le 24 octobre, pour le conseil d’administration de l’Agence qui permettra de discuter des modalités de financement.
Le Premier ministre Édouard Philippe, venu en personne à Angers présenter ce plan – ce qui est évidemment un marqueur de l’importance que le gouvernement veut lui donner – a rappelé les chiffres : la part modale du vélo n’est en France que de 3 %, soit « deux fois moins que la moyenne européenne », sans parler des pays champions en la matière comme les Pays-Bas et leurs 28 % de part modale. Objectif du gouvernement : tripler la part du vélo en France d’ici aux Jeux olympiques de 2024. La politique prévue s’articulera autour de quatre axes : sécurité, lutte contre le vol, incitation et culture vélo.
En matière de sécurité, l’essentiel du travail consistera à aménager des pistes cyclables et à lutter contre les « ruptures d’itinéraires » causées par les grandes infrastructures (voies rapides, etc.). Le Premier ministre a rappelé que la construction des pistes cyclables relève de la responsabilité des collectivités, et que le gouvernement « n’a pas l’intention de s’y substituer », mais il va donc débloquer, par l’intermédiaire de l’Afitf (Agence de financement des infrastructures de transport en France) 350 millions d’euros sur sept ans. Si cette somme est très inférieure à ce que réclamaient les associations (200 millions d’euros par an pendant cinq ans), elle a du moins le mérite d’exister, pour la première fois. Les premiers appels à projets seront lancés « dès 2019 ». Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé qu’une partie des fonds de la Dsil (Dotation de soutien à l’investissement local) pourront être fléchés vers des aménagements vélo : 500 millions d’euros seront réservés à cet effet.
Un certain nombre de mesures réglementaires vont également être prises, toutes réclamées depuis longtemps par les associations : amélioration de la visibilité aux passages piétons, réalisation systématique de sas vélos aux feux « dès le premier semestre 2019 », généralisation des double-sens cyclables « sur l’ensemble de la voirie urbaine en agglomération », en tout cas là où la vitesse est limitée à 50 km/h. Le gouvernement veut aussi accélérer l’équipement des poids lourds et autobus de dispositifs permettant la détection d’usagers dans les angles morts.
Lutte contre le vol et nouvelle IKV
La peur de se faire voler son vélo est un frein bien identifié à l’achat. Le gouvernement a introduit dans la loi d’orientation des mobilités une obligation de marquage et l’introduction d’une sorte de carte grise pour les vélos. Par ailleurs, des « objectifs » vont être fixés à la SNCF pour qu’elle équipe systématiquement les gares d’équipements sécurisés de stationnement, « en concertation avec les collectivités concernées ».
On savait également, depuis la publication de l’avant-projet de loi LOM, que le gouvernement va transformer l’IKV (indemnité kilométrique vélo) en « forfait mobilité durable », qui englobera également les déplacements en auto-partage. Contrairement aux vœux des associations, ce forfait ne sera toujours pas obligatoire, mais il sera en revanche plafonné à 400 euros par an contre 200 aujourd’hui. Une règle qui ne s’appliquera pas… à l’État lui-même, puisque celui-ci mettra en place le forfait mobilité « pour tous ses agents d’ici 2020 », mais à hauteur de 200 euros seulement.
Autre motif de déception pour les défenseurs du vélo : le bonus à l’achat d’un vélo à assistance électrique (VAE) ne sera pas réintroduit. Mais un nouveau système est à l’étude, qui s’appuierait sur les certificats d’économie d’énergie (CEE). Il reste toutefois à le préciser – ce qui devrait être fait, par arrêté, dès le mois d’octobre.
En matière de « culture vélo », Édouard Philippe a annoncé la généralisation de « Savoir rouler », un dispositif qui vise à ce que les jeunes entrant en 6e maîtrisent la pratique du vélo. Ce dispositif devrait être généralisé en 2022 – mais le Premier ministre n’en a pas encore précisé les modalités et les moyens.
Enfin – chose là aussi très attendue dans certaines villes – le Premier ministre a promis que la LOM allait donner « des outils aux collectivités » pour encadrer les nouveaux services tels que les flottes de vélos ou trottinettes en libre-service – un domaine aujourd’hui marqué par un total vide juridique.
Le Club des villes et territoires cyclables, association qui fédère toutes les collectivités intéressées au développement du vélo, a fait part vendredi de sa satisfaction et de son « soulagement ». L’association, par la voix de son président Pierre Serne, conseiller régional d’Île-de-France, parle même de « tournant majeur », d’un « changement d’ère » et d’un « premier plan digne de ce nom ». Pierre Serne rappelle cependant que les collectivités territoriales « assurent aujourd’hui l’essentiel de l’effort public en faveur du vélo », et que les sommes débloquées par le gouvernement sont « encore loin » du compte pour pouvoir agir « sur tous les leviers d’une politique vélo ».
Le président de l’Afitf, Christophe Béchu, s’est également « réjoui » vendredi du lancement de ce plan et annonce que l’Agence « se tient à disposition » du gouvernement pour « apporter son concours financier à ce plan ». Prochain rendez-vous donc le 24 octobre, pour le conseil d’administration de l’Agence qui permettra de discuter des modalités de financement.
F.L.
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