Édition du mercredi 9 septembre 2015
Réfugiés : rencontre préparatoire entre Bernard Cazeneuve et l'AMF
C’est place Beauvau, au ministère de l’Intérieur, que Bernard Cazeneuve a reçu hier le président de l’AMF, François Baroin, et les membres du bureau exécutif de l’association (André Laignel, Philippe Laurent et Michel Vergnier). Au menu de cette réunion de travail : la préparation de la réunion de samedi prochain, lors de laquelle le ministre de l’Intérieur recevra les maires volontaires pour accueillir des réfugiés dans leur commune.
Les responsables de l’AMF sont venus rencontrer le ministre avec une série de questions sur l’organisation concrète du dispositif et la façon dont l’État compte assumer ses responsabilités.
Rappelons que le président de la République a annoncé lundi la décision d’accueillir 24 000 réfugiés dans les deux prochaines années, en précisant qu’il reviendrait aux communes de les accueillir. Dans le même temps, le ministre de l’Intérieur annonçait la nomination d’un coordinateur national – le préfet Kléber Arhoul – et l’organisation d’une réunion avec les maires concernés, samedi 12 septembre.
Mais plusieurs questions concrètes restaient en suspens – et ce sont ces questions que la délégation de l’AMF est venue poser au ministre : quel est le statut précis des personnes concernées ? Comment faire face à la saturation des Cada (Centres d’accueils pour demandeurs d’asile) qui touche de nombreuses régions ? Comment s’organisera la répartition géographique des réfugiés ? Quels moyens financiers l’Etat a-t-il prévus et comment compte-t-il prendre en charge les dépenses supplémentaires des communes et les intercommunalités que l’accueil des réfugiés serait susceptible d’occasionner ?
Au sortir de la réunion, le ministre et le président de l’AMF se sont félicités de « l’esprit de coopération et de responsabilité » qui a animé la rencontre, Bernard Cazeneuve saluant « la rapidité et la réactivité » de l’association. Il a solennellement réaffirmé que l’accueil des réfugiés est bien une compétence de l’État : « L’État est bien conscient de ses prérogatives et entend les assumer pleinement », a souligné le ministre. « Nous mettrons à disposition des collectivités locales un dispositif global d’accompagnement qui conduira l’État à prendre en charge les dépenses qui lui incombent et les dispositifs d’accompagnement des demandeurs d’asile sur les territoires. »
François Baroin, quant à lui, a estimé que « proposer un accueil digne et humain » des réfugiés était « l’honneur de la France » ; et il a salué le « volontariat » des communes qui se sont manifestées pour accueillir des réfugiés. En précisant que la question est bien, « dans une situation d’urgence », d’accueillir « uniquement et exclusivement des réfugiés et des naufragés ».
Parmi les réponses apportées par le ministre, la saturation des Cada a été évoquée. Bernard Cazeneuve a rappelé que ces centres n’ont vocation qu’à accueillir les demandeurs d’asile le temps de l’instruction de leur dossier et que les demandeurs déboutés n’ont « pas vocation » à y demeurer. Il a rappelé que la récente réforme du droit d’asile, en raccourcissant les délais d’instruction des dossiers, devrait contribuer à faire diminuer la saturation des Cada.
Sur la question de la répartition territoriale des réfugiés, l’AMF expliquait hier dans un communiqué que « l’objectif d’une répartition équilibrée pour l’hébergement temporaire des demandeurs d’asile et l’accès au logement et l’insertion sociale des réfugiés est un objectif partagé entre l’État et les communes. » « Il a été acté, poursuit l’association, qu’une étroite concertation serait menée localement par les préfets de département auprès des maires pour trouver les meilleures solutions tenant compte des possibilités et disponibilités locales. »
Quant aux questions financières, elles restent à préciser dans le détail mais l’État s’est bien engagé à prendre en charge les dépenses supplémentaires que l’accueil des réfugiés pourrait occasionner pour les collectivités. Notons qu’hier, en marge d’un point presse à Bercy, le ministre des Finances, Michel Sapin, a évoqué le volet financier de cet accueil. « On ne parle pas de milliards mais de millions », a affirmé le ministre, qui a déclaré que ce nouveau poste ferait « évidemment » l’objet d’une ligne spécifique dans le prochain budget de l’État.
Dans son communiqué d’hier, l’AMF rappelle que « partout et au quotidien, les équipes municipales œuvrent sans relâche pour assurer la cohésion sociale et le bien-vivre ensemble des habitants dans des conditions souvent difficiles. À cet égard, les maires sont les interlocuteurs privilégiés des familles et des acteurs locaux qui ont manifesté leur souhait de participer à l’accueil des réfugiés. » L’AMF indique qu’elle « participera aux côtés de l’État à la finalisation » du dispositif d’accueil et « relaiera les informations dans son réseau ». Elle promet de suivre « avec la plus grande attention la mise en œuvre concrète de ce plan, dans une démarche d’humanité et de responsabilité. »
F.L.
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