Édition du lundi 18 décembre 2017
Migrants : les maires des grandes villes se disent « au pied du mur »
Dans une tribune publiée par Le Monde daté du 16 décembre, sept maires de grandes villes, toutes tendances politiques confondues, s’alarment de la situation des migrants et demandent à l’Etat « d’engager de nouvelles mesures pour se hisser enfin à la hauteur de la crise que nous traversons ».
« L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension les politiques publiques et institutionnelles classiques », écrivent les sept élus, Nathalie Appéré (Rennes, PS), Martine Aubry (Lille, PS), Alain Juppé (Bordeaux, LR), Jean-Luc Moudenc (Toulouse, LR), Eric Piolle (Grenoble, EELV), Roland Ries, à l’origine de l’appel (Strasbourg, PS) et Johanna Rolland (Nantes, PS).
« Dans une proportion jamais connue jusqu’alors, les dispositifs alloués à l’hébergement des demandeurs d’asile, pilotés par l’Etat, sont en effet complètement saturés, et ce malgré l’augmentation régulière du nombre de places. L’évidence est là : Il y a urgence », s’alarment les maires.
« Nous ne pouvons, nous ne devons, nous résigner au drame humain, social et sanitaire que constitue le déracinement des migrants », poursuivent les élus, rappelant que « chaque mois, plusieurs milliers de personnes arrivent » dans leurs villes.
« Nous sommes au pied du mur », estiment-ils en demandant de l’Etat de « faire plus que de reconnaître la gravité de la situation actuelle » et « d’engager de nouvelles mesures, aussi fortes qu’innovantes, pour se hissser enfin à la hauteur de la crise que nous traversons ». « Ce sont bien nous, les maires à la tête des grandes villes qui sommes au front face aux personnes en détresse, aux citoyens, aux associations », poursuivent les élus. « Confrontés à l'insuffisance de l'accueil et de l'hébergement », ils se disent convaincus que leurs « villes sont prêtes à repenser des réponses aux défis que nous impose cette situation inédite ; face à laquelle l’Etat ne peut plus se contenter de places supplémentaires d’hébergement, ouvertes quelques semaines en période de froid, puis fermées aux beaux jours ».
Estimant que les actions à mener doivent s’incrire dans une « vision européenne » et qu’il faut « réfléchir sans délai à la mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France », les sept maires demandent « rapidement une rencontre élargie avec l'Etat au plus haut niveau ». « Il appartient à ce dernier d’agir vite pour proposer les conditions d’accueil et d’inclusion sociale les meilleures aux demandeurs d’asile, réfugiés et nouveaux arrivants issus de l’immigration sur notre territoire. Ce dernier doit, en ce domaine particulièrement, assumer ses pouvoirs régaliens, financer ces actions développées et proposer un cadre de travail clarifié avec les collectivités en vue d’un véritable plan d’accueil des migrants, qui réponde à leurs droits fondamentaux : nourriture, accès aux soins… », écrivent encore les signataires de cette tribune.
Dans une circulaire adressée début décembre aux préfets sur le relogement des réfugiés, le ministre de l'Intérieur leur demandait de faire évoluer le dispositif afin que ce dernier soit « plus réactif » et « mieux adapté » à la crise migratoire (lire Maire info du 12 décembre). L’objectif fixé par Gérard Collomb était notamment « d’accélérer des délais de traitement de manière à éviter que, faute de places disponibles ou de dispositifs adaptés, les demandeurs d’asile, les réfugiés ou les personnes déboutées pèsent de manière indistincte et indéfinie dans l’hébergement d’urgence de droit commun ou résident dans des campements de fortune ». Le ministre annonçait par ailleurs la création de 12 500 nouvelles places, dont 7 500 dès 2018.
Mais c’est une autre circulaire prévoyant le recensement des personnes présentes dans les centres d’urgence, mais non encore publiée, qui a fait réagir plusieurs grands acteurs associatifs (Emmaüs, Fas (ex-Fnars), la fondation Abbé-Pierre, la Cimade) qui ont annoncé ce matin leur intention de saisir le Défenseur des droits à ce sujet. La circulaire prévoit d’envoyer « des équipes mobiles » dans ces structures afin d’y procéder « à une évaluation administratives des personnes hébergées », puis de proposer « une orientation adaptée à chaque situation ».
Le gouvernement devrait par ailleurs présenter son projet de loi sur la réforme de l’asile en janvier prochain.
« L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension les politiques publiques et institutionnelles classiques », écrivent les sept élus, Nathalie Appéré (Rennes, PS), Martine Aubry (Lille, PS), Alain Juppé (Bordeaux, LR), Jean-Luc Moudenc (Toulouse, LR), Eric Piolle (Grenoble, EELV), Roland Ries, à l’origine de l’appel (Strasbourg, PS) et Johanna Rolland (Nantes, PS).
« Dans une proportion jamais connue jusqu’alors, les dispositifs alloués à l’hébergement des demandeurs d’asile, pilotés par l’Etat, sont en effet complètement saturés, et ce malgré l’augmentation régulière du nombre de places. L’évidence est là : Il y a urgence », s’alarment les maires.
« Nous ne pouvons, nous ne devons, nous résigner au drame humain, social et sanitaire que constitue le déracinement des migrants », poursuivent les élus, rappelant que « chaque mois, plusieurs milliers de personnes arrivent » dans leurs villes.
« Nous sommes au pied du mur », estiment-ils en demandant de l’Etat de « faire plus que de reconnaître la gravité de la situation actuelle » et « d’engager de nouvelles mesures, aussi fortes qu’innovantes, pour se hissser enfin à la hauteur de la crise que nous traversons ». « Ce sont bien nous, les maires à la tête des grandes villes qui sommes au front face aux personnes en détresse, aux citoyens, aux associations », poursuivent les élus. « Confrontés à l'insuffisance de l'accueil et de l'hébergement », ils se disent convaincus que leurs « villes sont prêtes à repenser des réponses aux défis que nous impose cette situation inédite ; face à laquelle l’Etat ne peut plus se contenter de places supplémentaires d’hébergement, ouvertes quelques semaines en période de froid, puis fermées aux beaux jours ».
Estimant que les actions à mener doivent s’incrire dans une « vision européenne » et qu’il faut « réfléchir sans délai à la mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France », les sept maires demandent « rapidement une rencontre élargie avec l'Etat au plus haut niveau ». « Il appartient à ce dernier d’agir vite pour proposer les conditions d’accueil et d’inclusion sociale les meilleures aux demandeurs d’asile, réfugiés et nouveaux arrivants issus de l’immigration sur notre territoire. Ce dernier doit, en ce domaine particulièrement, assumer ses pouvoirs régaliens, financer ces actions développées et proposer un cadre de travail clarifié avec les collectivités en vue d’un véritable plan d’accueil des migrants, qui réponde à leurs droits fondamentaux : nourriture, accès aux soins… », écrivent encore les signataires de cette tribune.
Dans une circulaire adressée début décembre aux préfets sur le relogement des réfugiés, le ministre de l'Intérieur leur demandait de faire évoluer le dispositif afin que ce dernier soit « plus réactif » et « mieux adapté » à la crise migratoire (lire Maire info du 12 décembre). L’objectif fixé par Gérard Collomb était notamment « d’accélérer des délais de traitement de manière à éviter que, faute de places disponibles ou de dispositifs adaptés, les demandeurs d’asile, les réfugiés ou les personnes déboutées pèsent de manière indistincte et indéfinie dans l’hébergement d’urgence de droit commun ou résident dans des campements de fortune ». Le ministre annonçait par ailleurs la création de 12 500 nouvelles places, dont 7 500 dès 2018.
Mais c’est une autre circulaire prévoyant le recensement des personnes présentes dans les centres d’urgence, mais non encore publiée, qui a fait réagir plusieurs grands acteurs associatifs (Emmaüs, Fas (ex-Fnars), la fondation Abbé-Pierre, la Cimade) qui ont annoncé ce matin leur intention de saisir le Défenseur des droits à ce sujet. La circulaire prévoit d’envoyer « des équipes mobiles » dans ces structures afin d’y procéder « à une évaluation administratives des personnes hébergées », puis de proposer « une orientation adaptée à chaque situation ».
Le gouvernement devrait par ailleurs présenter son projet de loi sur la réforme de l’asile en janvier prochain.
C.N.
Télécharger la circulaire du 12 décembre.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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