Édition du mercredi 31 janvier 2007
Lorsque le conseil municipal veut autoriser le maire à signer une convention de DSP, il «doit se prononcer sur tous les éléments essentiels du contrat à intervenir»
Le Conseil dEtat a rappelé dans un récent arrêt (1) que, lorsquil entend autoriser le maire à signer une convention de DSP, le conseil municipal doit se prononcer sur les «éléments essentiels du contrat».
Le conseil municipal de Perpignan avait décidé de concéder le service extérieur des pompes funèbres, approuvé le cahier des charges, autorisé louverture dune procédure dappel doffres ouvert et autorisé le maire à signer le contrat de concession avec le candidat retenu, par une délibération du 19 septembre 1989.
La commune et lentreprise retenue font appel de la décision du tribunal administratif de Montpellier, qui avait déclaré le contrat illégal.
Aux termes des articles L 2121-29, art. L 2122-21 et art. L 2122-22 du Code général des collectivités territoriales (au moment des faits, le Code des communes), «le conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune» et le maire est chargé dexécuter ces décisions. Le maire ne peut donc pas signer au nom de la commune une convention de délégation de service public (DSP), pour «répondre à ses besoins industriels et commerciaux (
) sans y avoir été préalablement autorisé par une délibération expresse du conseil municipal». Ainsi, lorsque le conseil municipal veut autoriser le maire à signer une convention de DSP, il «doit se prononcer sur tous les éléments essentiels du contrat à intervenir» Or, cest au terme de la procédure de passation que ces éléments sont connus.
En lespèce, le conseil ne disposait pas de tous ces éléments lors de ladoption de sa délibération puisquil navait connaissance, ni de ses «éléments financiers», ni de l«identité du concessionnaire». De plus, le fait que le choix du délégataire ait été effectué suite à un appel doffres ne dispensait pas le conseil municipal de se prononcer sur ces deux points.
Le Conseil dEtat estime en outre que «le caractère facultatif de la procédure suivie est sans incidence sur létendue de la compétence du conseil municipal».
Rappelons quen ce qui concerne les marchés publics, lordonnance du 6 juin 2005 prévoit que «la délibération du conseil municipal chargeant le maire de souscrire un marché déterminé peut être prise avant l'engagement de la procédure de passation de ce marché. Elle comporte alors obligatoirement la définition de l'étendue du besoin à satisfaire et le montant prévisionnel du marché». Cette ordonnance contredit le célèbre arrêt Commune de Montélimar, qui imposait au conseil municipal de connaître lobjet précis, le montant exact et lidentité de lattributaire.
(1) Conseil dEtat, 10/01/2007, Société pompes funèbres et conseillers funéraires du Roussillon, n°284063.c=http://www.doma
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