Édition du vendredi 23 octobre 2009
Le service central de prévention de la corruption préconise une surveillance accrue des organismes de contrôle dans le secteur des marchés publics
Dans son rapport annuel 2008, remis hier à la garde des sceaux, le Service central de prévention de la corruption (SCPC) du ministère de la Justice préconise une surveillance accrue des organismes de contrôle dans le secteur des marchés publics.
«La récente crise financière, lit-on dans le rapport, a mis en lumière de nombreux dysfonctionnements dans le fonctionnement des dispositifs de contrôle ou de régulation, étatiques ou privés. La crédibilité des organismes ou entités de régulation a été affectée par ces défaillances.»
Pour le SCPC, «au-delà des responsabilités individuelles que la justice sattachera à déterminer, ces défaillances successives font apparaître lexistence dun système de pouvoir et de gestion concentré, le plus souvent, dans les mains dun même homme (élu, décideur privé, haut fonctionnaire, etc.), élément central dun réseau où lefficacité prime souvent sur la légalité, efface toute frontière entre sphères publique et privée. On relève aussi un suivisme dans les comportements qui, facilités par lallégement des contrôles peut entraîner aisément certains gestionnaires dans des dérives graves.»
Dans le domaine des marchés publics, estime le rapport, «les procédures ont été, depuis une dizaine dannées, régulièrement allégées pour des raisons de prétendue efficacité: augmentation croissante des seuils de mise en concurrence, simplification administrative, alors que les comportements de manipulation des marchés persistent de façon inquiétante. La concentration des pouvoirs mais aussi un allégement des délégations, favorisent les contournements de la règle, les arrangements, voire les tentatives de corruption, face à des opérateurs privés exerçant un indéniable pouvoir dinfluence.»
Pour prévenir la commission de faits de corruption ou dinfractions assimilées, le service rappelle des méthodes quil avait exposées dans ses travaux précédents (rapports 1996 et 2007, «Guide daudit de la corruption»).
Dans un contexte de multiplicité des fraudes permises par les marchés publics, de volume et de complexité croissants de lachat public, de méthodes de fraudes évoluant au-delà des montages «traditionnels», le SCPC propose que les décideurs publics «soient eux-mêmes en mesure didentifier et détablir le chemin de la corruption ou de la fraude au sein de leurs collectivités, et ce dans des conditions defficacité et de sécurité suffisantes pour être en mesure den faire le signalement à lautorité judiciaire.»
Pour télécharger le rapport, voir lien ci-dessous (PDF, 4 Mo).
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