Plan Logement d'abord : comment la Fondation Abbé-Pierre et l'USH veulent lui donner « un second souffle »
La Fondation Abbé-Pierre et l’Union sociale pour l’habitat (USH) ont dévoilé, hier, 38 pistes d’amélioration « pour donner un second souffle au Logement d’abord » et « éviter de reproduire l’enlisement du premier plan Logement d’abord initié en 2009 ». Elles invitent le gouvernement, cinq mois après le lancement de l’acte deux du plan (60 millions d’euros pour le développement de l’offre abordable, l’accompagnement social et la création d’un service public de la rue au logement), à « prendre ses responsabilités pour passer de l’expérimentation à la généralisation ». « Il est urgent que l'État se saisisse des conditions de réussite d'une politique du logement des personnes défavorisées, à bout de souffle depuis des années et fragilisée par les dernières décisions politiques en matière de logement et d'aides au logement ».
Démultiplier les territoires d’innovation
Parmi leurs recommandations, les deux organismes appellent l’État à « démultiplier les territoires d’innovation en poursuivant le financement des territoires de mise en œuvre accélérée jusqu’en 2022 ». Pour rappel, 24 territoires avaient été sélectionnés en 2017. « Des villes aussi importantes que Paris et Marseille, rappelons-le, manquent toujours à l’appel du plan Logement d’abord », déplorent les auteurs du rapport qui réclament, en outre, le financement de davantage de nouveaux territoires pour le programme « Un Chez soi d’abord ».
La Fondation Abbé-Pierre et l’USH souhaitent, par ailleurs, que ce « club » des territoires d’innovation soit désormais ouvert « aux représentants des partenaires nationaux (fédérations d'associations, Mouvement HLM…) ».
Augmenter l’objectif de production de PLAI
Sur le fond, elles demandent davantage de moyens d’actions « aux services intégrés de l'accueil et de l'orientation (SIAO) en développant de nouveaux partenariats par l'élargissement de leur gouvernance à de nouveaux acteurs » et de « produire des logements accessibles aux personnes les plus pauvres en augmentant progressivement l'objectif de production de PLAI de 40 000 à 60 000 par an, dont la moitié de « super PLAI » avec des loyers proches des plafonds APL, grâce à un financement renforcé issu du FNAP ». La Fondation Abbé-Pierre et l’USH estiment que produire 20 000 PLAI supplémentaires par an impliquerait un effort de l'État au FNAP de 190 à 220 millions d’euros, des collectivités locales de 210 à 220 millions d’euros et des bailleurs sociaux de 290 à 410 millions d’euros.
Autre proposition : « Expérimenter la création de fonds régionaux de remise de quittance Logement d'abord pour le parc social, financés par l'État, les collectivités locales qui le souhaitent et d'autres partenaires. »
150 000 sans-abri ou mal logés ont été relogés depuis 2017
Visant à répondre à la saturation des dispositifs d'hébergement d'urgence, ce plan a pour but de placer les personnes sans-abri ou les personnes mal-logées dans des logements de types HLM, parc privé ou pensions de famille. Il repose à la fois sur « un renforcement des capacités de mise à l’abri » et « un meilleur accès au logement ». Il a ainsi permis de sortir de la rue ou de l’hébergement d’urgence « 81 000 personnes » en 2018 et « 70 000 » en 2019.
Plus de 150 000 personnes sans abri ou mal logées ont retrouvé une habitation depuis le lancement du plan Logement d’abord en septembre 2017, selon les résultats de ce dispositif présentés, en janvier, par le ministre de la Ville et du Logement, Julien Denormandie. Dans son communiqué, il rappelle également que le renforcement de l’accompagnement social sera un « axe majeur » de l’année 2020.
Ludovic Galtier
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