Logements vacants : le gouvernement veut désormais accompagner les élus locaux, les « mieux placés » pour convaincre les propriétaires
La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a lancé, hier, un appel à candidatures dont le but est d’accompagner les collectivités dans la lutte contre les logements vacants, « conformément aux objectifs du Plan national » dédié à cette mission. Un problème « complexe », qu’elle dit aborder avec « humilité », d’autant que les mesures engagées par son prédécesseur, Julien Denormandie, visant notamment à mieux faire connaître les aides à destination des propriétaires n’ont pas connu un franc succès.
Approche locale
Un plan jugé, l’an passé, « assez vague » par le Réseau national des collectivités mobilisées contre le logement vacant qui faisait part de son scepticisme et regrettait que les associations n’y aient pas été associées. Le ministère n’a ainsi vu que « peu de retours suite aux 16 000 courriers envoyés » aux propriétaires de logements vides, expliquait hier Emmanuelle Wargon dans un entretien aux Échos, qui privilégie dorénavant l’intervention d’un « tiers de confiance » pour convaincre les propriétaires.
Pour se faire et afin de renforcer l’efficacité du dispositif actuel, une « approche locale, ciblée et coordonnée » est donc désormais privilégiée et recherchée par le gouvernement. L’accompagnement des collectivités par les partenaires nationaux du plan (DHUP, Anah, RNCLV) doit ainsi se traduire par un « déblocage de crédits » sur l’ingénierie pour financer les études, un « accompagnement méthodologique » ou encore la mise en place d’outils permettant à celles-ci de « repérer, contacter et convaincre les propriétaires de logements vacants » tout en suivant « la remise sur le marché » de ces logements.
« Pour repérer les logements vacants sur un territoire et inciter les propriétaires à les proposer à la vente ou la location, qui de mieux placé que les élus locaux ? », feint de s’interroger sur son compte Twitter la ministre, qui souhaite « leur faire confiance et leur donner les moyens d'agir », celle-ci n’excluant pas, « dans un second temps, un partenariat avec les agences immobilières ».
Candidatures jusqu’au 12 février
Alors que « un million de logements sont concernés par une vacance non frictionnelle (1) dont 300 000 en zones tendues », en France métropolitaine, la ministre du Logement « ne ferme pas totalement la porte » aux réquisitions, qu’elle estime cependant peu efficaces : « C’est long, compliqué [et] les décisions sont en général attaquées en justice ».
« Compte tenu de la diversité des enjeux auxquels la lutte contre la vacance participe selon les contextes locaux », indique le communiqué du ministère, « tous les types de collectivités » pourront candidater à l’appel à projets qui a débuté hier, « qu’elles soient situées en zone tendue ou détendue ». Les candidatures des collectivités resteront ouvertes jusqu’au 12 février 2021 inclus.
« Remettre sur le marché ces logements participe de la création d’une offre abordable complémentaire au parc social, dans une politique plus économe en espace et contribue à la rénovation énergétique amplifiée dans le cadre du plan de relance », rappelle le ministère.
A.W.
(1) On parle de vacance frictionnelle lorsque le logement est vide, de façon provisoire et de courte durée, le temps de changer d'occupant.
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