Édition du mercredi 2 février 2011
La Fondation de l'abbé Pierre interpelle les hommes politique afin qu'ils mettent «enfin le logement au cœur de leurs priorités politiques et au cœur du débat de la campagne présidentielle 2012»
Le seizième rapport sur létat du mal logement en France, de la Fondation Abbé Pierre, présenté hier et intitulé "Carton rouge au mal logement", dresse «un état des lieux bien sombre, appelant chacun à sinterroger sur les limites des politiques du logement conduites actuellement». En opérant un examen de 15 ans de réformes, de lois et de mesures prises par les différentes équipes au pouvoir, la Fondation constate «lextension du domaine de la crise du logement qui, année après année, a progressivement rattrapé les jeunes, les personnes âgées, les familles monoparentales, les salariés modestes et, désormais, les classes moyennes».
Les chiffres «prouvent que la situation empire: 3,6 millions de personnes sont mal logées ou sans abri. À cela s'ajoutent plus de cinq millions de personnes en situation de réelle fragilité», indique ce rapport. Ainsi, la fondation évalue-t-elle «à plus de huit millions le nombre de personnes concernées par la crise du logement», et constate que «les sept lois» votées «en neuf ans n'ont pas résorbé la crise, mais elles l'ont clairement aggravée».
Le diagnostic formulé est sans appel: pour résoudre le problème, «il faudrait produire environ 500.000 logements par an pendant plusieurs années», estime-t-il. Mais le nombre de mises en chantier ne cesse de diminuer depuis 2007 (environ 350.000 en 2010 contre 435.000 en 2007).
Dans le même temps, la Fondation dénonce le désengagement financier «de l'État à l'aide aux plus modestes et à la construction du logement social», dont les moyens consacrés au logement, qui s'élevaient à 800 millions deuros en 2008, sont tombés «à moins de 500 millions deuros en 2011» et alors quétait créée «l'aide à l'investissement locatif privé sans aucune contrepartie sociale».
La Fondation souligne que son «rapport est noir, mais pas désespéré». Il sachève ainsi par des propositions permettant de réactiver laction publique et conclut que «le carton rouge au mal logement est un signal dalarme qui marque la limite de linacceptable et invite à repartir de lavant plutôt quà baisser les bras».
Pour accéder au rapport de la Fondation, utiliser le lien ci-dessous.
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