Julien Denormandie veut « accélérer la réhabilitation de l'habitat » à Marseille
Un an après l’effondrement des deux immeubles insalubres de la rue d’Aubagne, à Marseille, qui a coûté la vie à huit personnes, le ministre de la Ville et du Logement a assuré, hier, dans un communiqué, que sa « priorité » est désormais « d’accélérer la réhabilitation et la rénovation de l’habitat à Marseille ».
Une société d’aménagement commune d’ici la fin de l’année
Pour cela, il compte créer, « avant la fin de l’année », une « société d’aménagement commune » qui associera l’État et les collectivités, afin d’assurer « la réhabilitation du centre-ville ». « L’objectif de cette société, explique le ministre, sera de racheter les logements insalubres, de les rénover et de les remettre sur le marché, en préservant le caractère populaire du centre-ville ».
Celle-ci s’inscrit dans le cadre du Projet Partenarial d’Aménagement (PPA) signé entre l’État, la métropole et la ville l’été dernier. Doté d’un budget de 217 millions d’euros sur 15 ans, ce PPA concerne « 200 000 habitants », selon Julien Denormandie, qui rappelle également que « 117 millions d’euros ont également été validés pour les premières opérations de rénovation ».
Reste que, sur les 240 millions d’euros sur dix ans destinées à la rénovation des logements privés dégradés dans la deuxième ville de France via l’Agence nationale de l’habitat (Anah), « 17 millions d’euros [seront] versés ou engagés d’ici la fin de l’année », indique le ministre en assurant que ce premier montant a « vocation à augmenter une fois les études préalables nécessaires effectuées ».
Assurant que « les moyens nécessaires pour répondre aux enjeux » ont été déployés, Julien Denormandie estime ainsi que l’État a mis en œuvre des « mesures exceptionnelles pour identifier les bâtiments à sécuriser, structurer l’accompagnement des sinistrés et leur relogement », tout en rappelant que ce sont les collectivités locales « qui ont la responsabilité sur le relogement ».
« Plus de 600 000 logements indignes » en France
Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, a également indiqué sur Twitter, hier, à la veille de la cérémonie d’hommage aux huit victimes qui avait lieu ce matin, que « 90 % des personnes délogées [sur plus de 3 000 habitants évacués de « plus de 370 immeubles » après le drame de la rue d’Aubagne, ndlr] ont aujourd’hui retrouvé un logement ». « De la création d’un centre d’accueil des familles à l’ouverture d’un espace d’accueil des personnes évacuées, de l’accueil des sinistrés à la prise en charge totale de l’hébergement […] la ville de Marseille a déjà engagé plus de 14 millions d’euros dans la gestion de cette crise », a-t-il détaillé, estimant que « les efforts portent déjà leurs premiers fruits et la crise elle-même est résorbée ».
Pourtant, les évacuations d’immeubles en péril se poursuivent avec « une dizaine d’évacuations d’immeubles par mois » et le dispositif de relogement serait « à la peine », selon le journal Le Monde, qui a constaté que « la plupart des habitants ne sont toujours pas relogés définitivement ».
« On n’a fait qu’effleurer la surface de l’iceberg. En un an, dans l’urgence, on a évacué 10 % du parc potentiellement indigne, mais pas un immeuble n’a encore été réhabilité », affirme au quotidien Florent Houdmon, directeur régional de la Fondation Abbé-Pierre.
Dans ce cadre et « afin d’identifier des logements disponibles supplémentaires, l’État et les collectivités ont reconduit la mission confiée à l’organisme Soliha Provence et co-financée par l’État à hauteur de 5 millions d’euros depuis un an », a annoncé le ministre.
Selon la Fondation Abbé-Pierre, ce sont 100 000 personnes qui vivraient dans des logements insalubres ou indignes à Marseille tandis qu’il y aurait 600 000 logements de ce type dans tout le pays, selon le délégué général de l’association, Christophe Robert.
En un mois, 2 000 appels au numéro « logement indigne »
À noter que, depuis son lancement le 16 septembre dernier, la plateforme « Info Logement Indigne » a déjà traité 2 000 appels, soit plus de 60 appels par jour, pour lesquels les conseillers de l’Agence départementale pour l’information sur le logement (Adil) « informent les locataires, victimes d’un marchand de sommeil ou d’un logement insalubre, prennent le signalement de personnes ayant connaissance d’une telle situation ou encore renseignent des propriétaires en recherche d’informations sur les obligations et aides disponibles ». Les trois départements ayant reçu le plus de sollicitations sont les Bouches-du-Rhône (167 appels), Paris (134) et le Nord (101), selon le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités.
A.W.
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