Immobilier : les professionnels demandent le rétablissement des visites pour les futurs locataires et propriétaires
Dans une lettre ouverte au président de la République, Emmanuel Macron, dix réseaux et groupes immobiliers français demandent le rétablissement des visites de biens immobiliers pour les futurs locataires et propriétaires.
Une « grande incompréhension » gagne actuellement le monde de l’immobilier. Dix réseaux et groupes*, parmi lesquels, L'Adresse, Century 21, et Laforêt, ont publié, hier, la lettre ouverte qu’ils ont adressée à Emmanuel Macron pour lui demander de « reconsidérer (sa) position concernant l’autorisation des visites par les professionnels de l’immobilier au regard de l’intérêt général et du droit au logement. » Celle-ci n’est plus accordée depuis le 28 octobre. De nouvelles mesures seront, en effet, annoncées par le Premier ministre, Jean Castex, le 12 novembre à 18 heures.
Parmi leurs griefs, les acteurs de l’immobilier s’étonnent qu’un particulier puisse « signer un mandat de vente, contracter un prêt immobilier auprès de sa banque, régulariser un acte chez son notaire et même déménager » et que, dans le même temps, « il lui est interdit de visiter un bien ».
Un constat confirmé par le gouvernement lui-même. Dans une foire aux questions datée du 3 novembre, il est précisé, comme l’écrivent les professionnels de l’immobilier, que le déménagement est « autorisé s’il ne peut être différé » et qu’il « constitue un motif de dérogation à l’interdiction de se déplacer ». Tous les actes liés à un déménagement peuvent être autorisés sous ce même motif (signature de bail, remise de clés, état de lieux).
De la même façon, un déplacement pour la signature des actes de vente ou des contrats de location est « possible » dans la mesure où elle ne peut pas être réalisée par « voie dématérialisée ». Il suffit pour cela de cocher la case « motif familial impérieux » sur l'attestation de déplacement dérogatoire. En revanche, « il n’est pas possible de visiter des appartements pour une future acquisition ou location ».
« Des situations de détresse et de grande fragilité »
Pour les professionnels, « ce chaînon manquant bloque l’intégralité des ventes et des locations et plonge certains de nos compatriotes dans des situations de détresse et de grande fragilité ». Et les visites à distance, que les outils numériques permettent de faire, ne seraient être suffisantes pour « se projeter dans un achat ou une location ». Conséquence : « aujourd’hui, les Français qui veulent ou doivent impérativement changer de logement se retrouvent donc sans aucune solution. Et, pendant ce temps-là, dans le parc locatif public, de façon étonnante, les visites restent autorisées ! », observent les professionnels, qui s’interrogent encore : « Que va-t-il se passer lorsque nous reprendrons les visites dans plusieurs semaines ? Les projets suspendus durant le confinement vont s’accumuler et entretenir la hausse des prix. Dans un contexte économique difficile, cela va plonger de nombreux Français dans des situations complexes ».
L’avenir des 32 000 personnes qui travaillent dans les 5 800 agences affiliées aux réseaux et groupes immobiliers français signataires pourrait, lui aussi, s’obscurcir. « Conscients de l’enjeu sanitaire, nous sommes prêts à renforcer encore les protocoles mis en place pour éviter toute contamination : limiter le nombre de visites et de visiteurs, nettoyer les lieux à chaque passage, obliger nos collaborateurs à télécharger l’application TousAntiCovid pour tracer leurs visites… Toutes les options sont sur la table », concluent les signataires.
Ludovic Galtier
*L'Adresse, Century 21, Citya, Era, Foncia, Guy Hoquet, Laforêt, Nestenn, Nexity et Orpi.
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