Location touristique : les plateformes s'engagent à mieux échanger avec les collectivités locales
Par Franck Lemarc
L’Union nationale pour la promotion de la location de vacances (UNPLV) regroupe les principales entreprises « intermédiaires de la location de vacances », qu’il s’agisse de plateformes (AirBnB, Abritel, Le Bon coin) ou d’agents immobiliers. Les acteurs composant cette structure représentent 85 % du marché de la location meublée touristique.
Rappelant dans son Manifeste que, selon l’Insee, 29 000 communes ne disposent pas d’un hôtel sur leur territoire, l’UNPLV présente la location meublée comme « l’unique mode de location » et donc de développement touristique dans de nombreux territoires.
Répondre aux critiques
Ce Manifeste se veut une réponse aux critiques récurrentes que provoque le développement exponentiel de la location de courte durée via les plateformes. Ces critiques sont principalement axées sur le fait que le développement de l’offre de meublés de tourisme finit par faire diminuer celle de logement. La location de courte durée, considérée par les propriétaires comme moins contraignante et nettement plus rentable que la location longue durée, finit par assécher, notamment dans les grandes villes, l’offre de logements, avec pour conséquence une hausse des prix préoccupante. Pour mémoire, à Paris, le gouvernement estime que quelque 20 000 logements sont détournés du parc locatif pour être mis en location touristique via des plateformes. C’est pour répondre à cette problématique que le législateur a limité la location d’une résidence principale à 120 jours par an dans un certain nombre de villes en tension.
L’autre point focalisant les critiques est celui des nuisances de voisinage : arrivée des locataires à des heures indues, bruit, organisation de fêtes, le fait que les touristes ne soient là que pour quelques jours encouragent certains à se comporter de façon très incorrecte vis-à-vis du voisinage.
Avantages
Les membres de l’UNPLV, qui se veulent « des acteurs responsables », tiennent à souligner qu’ils entendent respecter la « réglementation complexe » afin de « préserver un équilibre entre logement et tourisme selon les enjeux territoriaux » et de « ne pas entraver de manière disproportionnée le droit des Français à jouir de leur propriété ».
Le manifeste commence par dresser la liste des arguments en faveur de la location meublée touristique, « source d’hébergements touristiques complémentaire et ponctuelle particulièrement utile » et qui permet de « valoriser le patrimoine immobilier ». Elle permet de « lutter contre le surtourisme » en « dispersant » les touristes. De plus, la location meublée « génère des revenus aux communes » via la taxe de séjour – le Manifeste rappelle que le seul AirBnB a reversé 24 millions d’euros de taxe de séjour aux communes en 2018.
Engagements
L’UNPVL prend un certain nombre « d’engagements », au premier rang desquels le fait « d’encourager le classement des meublés ». Les intermédiaires de la location meublée touristique disent avoir intérêt à « la montée en gamme et en qualité » des propriétés, et ils veulent en conséquence encourager les propriétaires à se conformer au référentiel (mis à jour le 1er février dernier) permettant d’obtenir un classement. D’autant que ce classement comprend désormais de nombreux critères environnementaux.
Les intermédiaires veulent aussi agir dans le champ des nuisances de voisinage – d’abord en rappelant les règles aux hébergeurs et en « coopérant avec les autorités à l’identification des auteurs d’infractions » . Mais certains vont plus loin, par exemple en installant des sonomètres dans les locaux loués pour « alerter les locataires et les loueurs du dépassement d’un certain volume sonore ».
L’UNPLV rappelle que ce sont maintenant 92 villes qui sont soumises à une réglementation spécifique sur le sujet de la location de courte durée avec l’obligation de « catégoriser les annonces en résidence principale et secondaire » et le blocage à 120 jours par an pour les résidences principales. Les intermédiaires s’engagent également à « partager les données de réservation avec les collectivités locales d’une manière moderne et efficace », c’est-à-dire grâce à des applications numériques (« smart régulation ». « Un projet d’application pour la transmission des données de réservation aux villes est actuellement dans une phase d’expérimentation avec la DGE. Un outil similaire est à l’étude pour le partage des données de la taxe de séjour. »
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