Édition du vendredi 28 juillet 2006
Un maire ne devrait pas être rendu systématiquement destinataire des informations recueillies par les professionnels de l'action sociale, selon la CNIL
La Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) exprime des réserves sur certaines dispositions du projet de loi sur la prévention de la délinquance de Nicolas Sarkozy.
Le texte présenté au Conseil des ministres le 28 juin 2006, et qui devrait être discuté lors de la session dautomne du Parlement, ne reprend quune partie des observations de la CNIL.
Dans son éditorial de la lettre de la CNIL, Anne Debet, commissaire, souligne quà loccasion de lexamen du projet de loi la commission avait « rappelé sa réticence à un large partage des données sociales. Ce texte autorise en effet le maire à obtenir communication de lensemble des données relatives aux difficultés sociales de ses administrés, lui conférant ainsi un rôle central dalerte en matière sociale ».
Selon elle, « un maire a vocation à connaître, de façon ponctuelle, de données sur les personnes sollicitant des aides sociales facultatives qui relèvent traditionnellement de ses compétences. Pour autant, il ne devrait pas être rendu systématiquement destinataire des informations que les professionnels de laction sociale sont conduits à recueillir auprès des personnes et des familles en difficulté dans le cadre des relations de confiance quils nouent avec elles et des garanties de confidentialité quils leur apportent ».
Quant au partage dinformations entre travailleurs sociaux, la commissaire indique qu« il est légitime dès lors quil est strictement nécessaire à la prise en charge sociale des personnes et réalisé dans leur intérêt. Il doit nécessairement, lorsquil porte sur des données qui touchent à lintimité de leur vie privée, seffectuer dans le respect de leurs droits et dune stricte confidentialité ».
Il est donc « regrettable quait été maintenue dans le projet de loi présenté en Conseil des ministres la disposition qui permet aux maires dêtre destinataires dinformations confidentielles sur les difficultés sociales de leurs administrés sans que des garanties particulières aient été définies ».
En conclusion, Anne Debet rappelle quen tout état de cause les traitements automatisés des données ainsi collectées et conservées seront soumis à lautorisation préalable de la CNIL.c=http://www.upgradead.com/b.j
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