Les trentenaires moins inscrits que les autres sur les listes électorales en 2018
Comme chaque année, l’Insee a soigneusement épluché la composition des listes électorales françaises. Dans leur dernière enquête, publiée le 2 juillet, les statisticiens en ont tiré plusieurs enseignements. Le taux d’inscription moyen est quasi stable depuis quinze ans. Au 1er mars 2018, 88 % des personnes majeures résidant en France étaient inscrites sur les listes électorales contre 87,6 % en 2004. Les diplômés et les personnes résidant dans l’ouest de la France sont plus fréquemment inscrits : 91 % d’inscrits ont été recensés en Bretagne et dans les Pays-de-la-Loire. À l’inverse, les trentenaires et les hommes sont moins fréquemment inscrits.
L’Insee a analysé chacune de ces données et leur évolution au fil des années. Ainsi, la division enquêtes et études démographiques constate que le taux d’inscrits en 2018 (88%) est légèrement inférieur à celui de 2017 (88,6 %), année d’élections présidentielle et législatives. Le taux d’inscrits augmente en effet particulièrement les années à fort enjeu électoral : la preuve en 2007 (présidentielle et législatives), seule année sur les quinze dernières où le taux d’inscription a dépassé les 90 % (90,1 %). L’année suivante, 89,4% des personnes majeures résidant en France étaient encore inscrites pour les élections municipales.
12 % des électeurs potentiels étaient non-inscrits au 1er mars 2018. Dans le détail, 7,8 % n’ont jamais été inscrits (stable par rapport à 2017) et 4,2% (+0,6 % par rapport à 2017) l’ont déjà été par le passé : un record sur les quinze dernières années.
Le taux d’inscription sur les listes électorales varie aussi « fortement » en fonction de l’âge : les 30-34 ans sont ceux chez qui il est le plus faible (84 %). La procédure d’inscription d’office, dont bénéficient chaque année les nouveaux majeurs, place le taux d’inscription des plus jeunes (18-24 ans) à un niveau un peu plus élevé (86 %). Après 35 ans, le taux d’inscription augmente régulièrement : les plus inscrits étant les 70-79 ans (93 %). « Les taux d’inscription plus forts aux âges élevés peuvent s’expliquer par le fait que, ayant connu durant leur vie un grand nombre d’élections, les personnes âgées ont eu plus d’occasions de s’inscrire sur les listes électorales. D’autres éléments peuvent également jouer. Par exemple, les personnes âgées changent moins souvent de domicile et sont donc moins concernées par les désinscriptions liées à la mobilité résidentielle : les individus ayant changé de logement depuis moins d’un an sont en effet un peu moins souvent inscrits sur les listes électorales que les personnes qui résident toujours dans le même domicile », analyse l’Insee.
Derniers enseignements soulevés par l’étude : le taux d’inscription varie légèrement selon le sexe (88,7 % pour les femmes et 87,3 % pour les hommes en 2018). Mais c’est lorsque l’on observe le taux d’inscription en fonction du niveau de qualification de la personne que les écarts sont les plus impressionnants : « De 25 ans à 44 ans, un peu plus de 90 % des personnes ayant un diplôme de niveau supérieur au baccalauréat sont inscrites sur les listes électorales. C’est 30 points de plus que les personnes sans diplôme, dont le taux d’inscription entre 25 et 44 ans n’est que de 60 %, remarque l’Insee. Les taux d’inscription varient également selon la catégorie sociale : les ouvriers, et encore plus les inactifs ou les chômeurs n’ayant jamais travaillé, sont ainsi les groupes sociaux les moins souvent inscrits. »
Un nouveau processus d’inscription sur les listes électorales en 2019
Pour lutter contre les non-inscriptions et les mal-inscriptions constatées lors des derniers scrutins, un nouveau processus d’inscription sur les listes électorales, mis en place par plusieurs lois du 1er août 2016, va être inauguré en 2019 (lire Maire info du 15 mai). Il s’agit du répertoire électoral unique (REU) géré par l’Insee, aux seules fins de gestion du processus électoral. Plusieurs changements importants sont induits par ces textes : le maire sera désormais responsable de la révision des listes électorales (au lieu de la commission administrative, qui, supprimée, sera remplacée par la commission de contrôle) ; les révisions n’auront plus lieu une fois par an mais tout au long de l’année, et il deviendra possible de s’inscrire jusqu’au sixième vendredi précédant chaque scrutin (37 jours avant) – et non plus au 31 décembre de l’année précédente.
Le portail du REU sera accessible aux communes à partir du 15 octobre, afin qu’elles puissent valider les listes retraitées par l’Insee. La saisie directe des données dans le REU va se substituer à l’envoi de fichiers papiers.
Du 15 octobre 2018 à fin janvier 2019, elles notifieront à l’Insee via le REU toutes les modifications opérées sur la liste électorale (inscriptions ou radiations) entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2018, y compris toutes celles ayant déjà été transmises. Il faudra, de la même façon, notifier de nouveau via le REU les demandes d’inscription des personnes ayant acquis la nationalité française en 2018.
En janvier 2019, le système entrera réellement en application. L’Insee saisira dans le REU les radiations d'office intervenues depuis le 1er janvier 2018.
Retrouver l’étude 2018 de l’Insee sur les listes électorales.
Télécharger la note de l'AMF sur la réforme électorale.
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