Édition du jeudi 7 mai 2015
Les quartiers prioritaires encore plus en difficulté que les ZUS
L’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) a rendu public hier le dernier millésime de son rapport. Dernier au sens propre car à l’avenir, cette observation sera assurée par le nouvel Observatoire national de la politique de la ville qui scrutera non plus les 751 zones urbaines sensibles (4,4 millions d’habitants), mais les quartiers prioritaires de la politique de la ville – 1 300 quartiers et 4,7 millions d’habitants en métropole et 200 en Outre-mer.
Les derniers constats de l’Onzus s’inscrivent dans les tendances observées les années passées : des écarts qui se creusent entre les ZUS et le reste du territoire avec, par exemple, un revenu moyen qui augmente moins vite et trois fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois). Si le taux de chômage se stabilise dans ces anciennes ZUS, il se maintient à un niveau élevé : près de 23% de la population active, et jusqu’à 42% pour les jeunes. Ces derniers sont, avec les femmes, les immigrés et les personnes ayant un faible niveau d’études, ceux qui rencontrent le plus de difficultés d’accès à l’emploi.
L’état de santé des adultes est toujours préoccupant, avec un renoncement aux soins (dentaires notamment) plus élevé, pour des raisons financières mais pas seulement (déficit de l’offre), et un recours moins fréquent aux spécialistes. Le sentiment d’insécurité reste deux fois plus fort qu’en dehors de ces quartiers, tandis que le taux d’atteinte aux biens est inférieur mais celui aux personnes supérieur. L’offre d’équipements sportifs reste, elle, déséquilibrée : 3 % de l’offre nationale pour 7 % de la population.
À ces résultats, l’Observatoire ajoute une première projection sur les nouveaux quartiers prioritaires. Elle est peu réjouissante car « les premières données disponibles semblent indiquer qu’ils seraient, sur différents points, encore plus en difficulté que les ZUS ». Ce qui confirmerait la pertinence du redécoupage de la géographie de la politique de la ville sur les 1 300 quartiers (700 communes) qui doivent être couverts par un contrat de ville.
« Ce rapport confirme l’urgence (…) d’agir plus vite et plus fort dans ces quartiers, en matière
d’emploi, d’éducation, d’accès aux soins... Il est inacceptable que le chômage y soit 2,5 fois plus
important qu’ailleurs; il est indigne qu’un jeune sur deux y vive sous le seuil de pauvreté; il est
discriminant qu’un collégien sur quatre seulement s’oriente vers une filière générale en Première », a réagi Myriam El Khomri, secrétaire d’État à la Politique de la ville. Elle a rappelé les dispositifs mobilisés pour réduire ces écarts : nouveaux réseaux d’éducation prioritaire, zones de sécurité prioritaire ou encore les emplois d’avenir.
Sur ce dernier point, le gouvernement avait fixé l’objectif à 20 % d’emplois d’avenir pour les jeunes des quartiers en 2013, puis 30 %. En 2013, 12,2 % des signataires de contrats aidés résidaient en Zus, indique l’Onzus.
Télécharger le rapport de l’Onzus;
Les derniers constats de l’Onzus s’inscrivent dans les tendances observées les années passées : des écarts qui se creusent entre les ZUS et le reste du territoire avec, par exemple, un revenu moyen qui augmente moins vite et trois fois plus de personnes vivant sous le seuil de pauvreté (987 euros par mois). Si le taux de chômage se stabilise dans ces anciennes ZUS, il se maintient à un niveau élevé : près de 23% de la population active, et jusqu’à 42% pour les jeunes. Ces derniers sont, avec les femmes, les immigrés et les personnes ayant un faible niveau d’études, ceux qui rencontrent le plus de difficultés d’accès à l’emploi.
L’état de santé des adultes est toujours préoccupant, avec un renoncement aux soins (dentaires notamment) plus élevé, pour des raisons financières mais pas seulement (déficit de l’offre), et un recours moins fréquent aux spécialistes. Le sentiment d’insécurité reste deux fois plus fort qu’en dehors de ces quartiers, tandis que le taux d’atteinte aux biens est inférieur mais celui aux personnes supérieur. L’offre d’équipements sportifs reste, elle, déséquilibrée : 3 % de l’offre nationale pour 7 % de la population.
À ces résultats, l’Observatoire ajoute une première projection sur les nouveaux quartiers prioritaires. Elle est peu réjouissante car « les premières données disponibles semblent indiquer qu’ils seraient, sur différents points, encore plus en difficulté que les ZUS ». Ce qui confirmerait la pertinence du redécoupage de la géographie de la politique de la ville sur les 1 300 quartiers (700 communes) qui doivent être couverts par un contrat de ville.
« Ce rapport confirme l’urgence (…) d’agir plus vite et plus fort dans ces quartiers, en matière
d’emploi, d’éducation, d’accès aux soins... Il est inacceptable que le chômage y soit 2,5 fois plus
important qu’ailleurs; il est indigne qu’un jeune sur deux y vive sous le seuil de pauvreté; il est
discriminant qu’un collégien sur quatre seulement s’oriente vers une filière générale en Première », a réagi Myriam El Khomri, secrétaire d’État à la Politique de la ville. Elle a rappelé les dispositifs mobilisés pour réduire ces écarts : nouveaux réseaux d’éducation prioritaire, zones de sécurité prioritaire ou encore les emplois d’avenir.
Sur ce dernier point, le gouvernement avait fixé l’objectif à 20 % d’emplois d’avenir pour les jeunes des quartiers en 2013, puis 30 %. En 2013, 12,2 % des signataires de contrats aidés résidaient en Zus, indique l’Onzus.
Emmanuelle Stroesser
Télécharger le rapport de l’Onzus;
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