Édition du mardi 4 septembre 2018
Les missions locales refusent la perspective d'être dissoutes dans Pôle emploi
L’affaire n’a pas encore fait grand bruit, au creux de la torpeur estivale. Mais elle n’en est pas moins potentiellement explosive. L’Union nationale des missions locales (UNML) a décidé de rendre publique, lundi 3 septembre après-midi, un courrier qu’elle a adressé au Premier ministre pour demander une audience. Cause de ses interrogations : les missions n’ont toujours pas reçu d’explication à l’idée émise par le Premier ministre, cet été, de « fusionner les structures de la mission locale au sein de Pôle emploi avec une gouvernance adaptée ». Une formulation elliptique qui a provoqué « une très grande surprise » du côté de l’UNML, alors qu’il n’y a pas eu « la moindre concertation » sur ce sujet.
Le courrier envoyé hier, signé de Jean-Patrick Gille, président de l’UNML, rappelle que cette idée a été exprimée dans un communiqué de presse de Matignon faisant suite à un « atelier Action publique 2022 », proposant à des collectivités « volontaires » d’expérimenter cette fusion. En se reportant au communiqué de Matignon, en date du 18 juillet, on peut lire en effet que « l’action des différents acteurs du service public de l’emploi est aujourd’hui excessivement éclatée ». Il faudrait donc, écrivait alors le Premier ministre, « une meilleure articulation entre Pôle emploi, les missions locales et les Cap Emploi ». D’où l’idée de cette « expérimentation » de la fusion des missions locales au sein de Pôle emploi.
Les pistes de travail retenues par le ministère du Travail, mi-juillet, pour son plan de transformation Action publique 2022 retiennent bien l’idée d’une « coordination renforcée des différents acteurs du service public de l’emploi » et d’une « meilleure articulation entre Pôle emploi et les missions locales ». En revanche, le ministère du Travail n’évoque aucun projet de fusion ave Pôle emploi.
Cela ne suffit apparemment pas à rassurer les missions locales, qui souhaitent donc rompre le silence du gouvernement sur ce sujet et attendent une réponse claire du Premier ministre.
Le bureau extraordinaire du réseau des missions locales, réuni hier – élargi à la Conférence des Présidents d’associations régionales des missions locales –, a confirmé le « trouble » que la proposition du Premier ministre a généré : les acteurs des missions locales, explique Jean-Patrick Gille dans son courrier, craignent que cette annonce cache « une remise en cause de la spécificité de l’accompagnement global des jeunes et de l’ancrage territorial des missions, avec l’engagement politique et financier fort des élus ».
Le Réseau des missions locales rappelle que les missions sont présidées par des maires, et que l’accompagnement des jeunes ne s’y limite pas au seul accompagnement vers l’emploi, mais englobe les questions liées au logement, à la santé et à la citoyenneté. Il souligne également tout ce qui sépare juridiquement ou administrativement ces structures associatives que sont les missions locales d’un établissement public comme Pôle emploi.
L’UNML est en désaccord avec les conclusions du gouvernement sur le manque de coordination entre les missions locales et Pôle emploi, rappelant « que les missions locales ont développé depuis leur création un partenariat renforcé avec Pôle emploi, pour améliorer la coordination et la complémentarité de leurs interventions auprès des jeunes mais aussi des entreprises, selon leur spécificité au sein du Service public de l’emploi. » Son président espère donc obtenir une audience auprès du Premier ministre pour « obtenir des précisions sur (ses) intentions et (le) sensibiliser sur les conséquences qu’aurait une telle décision pour la jeunesse de notre pays ».
Le courrier envoyé hier, signé de Jean-Patrick Gille, président de l’UNML, rappelle que cette idée a été exprimée dans un communiqué de presse de Matignon faisant suite à un « atelier Action publique 2022 », proposant à des collectivités « volontaires » d’expérimenter cette fusion. En se reportant au communiqué de Matignon, en date du 18 juillet, on peut lire en effet que « l’action des différents acteurs du service public de l’emploi est aujourd’hui excessivement éclatée ». Il faudrait donc, écrivait alors le Premier ministre, « une meilleure articulation entre Pôle emploi, les missions locales et les Cap Emploi ». D’où l’idée de cette « expérimentation » de la fusion des missions locales au sein de Pôle emploi.
Les pistes de travail retenues par le ministère du Travail, mi-juillet, pour son plan de transformation Action publique 2022 retiennent bien l’idée d’une « coordination renforcée des différents acteurs du service public de l’emploi » et d’une « meilleure articulation entre Pôle emploi et les missions locales ». En revanche, le ministère du Travail n’évoque aucun projet de fusion ave Pôle emploi.
Cela ne suffit apparemment pas à rassurer les missions locales, qui souhaitent donc rompre le silence du gouvernement sur ce sujet et attendent une réponse claire du Premier ministre.
Le bureau extraordinaire du réseau des missions locales, réuni hier – élargi à la Conférence des Présidents d’associations régionales des missions locales –, a confirmé le « trouble » que la proposition du Premier ministre a généré : les acteurs des missions locales, explique Jean-Patrick Gille dans son courrier, craignent que cette annonce cache « une remise en cause de la spécificité de l’accompagnement global des jeunes et de l’ancrage territorial des missions, avec l’engagement politique et financier fort des élus ».
Le Réseau des missions locales rappelle que les missions sont présidées par des maires, et que l’accompagnement des jeunes ne s’y limite pas au seul accompagnement vers l’emploi, mais englobe les questions liées au logement, à la santé et à la citoyenneté. Il souligne également tout ce qui sépare juridiquement ou administrativement ces structures associatives que sont les missions locales d’un établissement public comme Pôle emploi.
L’UNML est en désaccord avec les conclusions du gouvernement sur le manque de coordination entre les missions locales et Pôle emploi, rappelant « que les missions locales ont développé depuis leur création un partenariat renforcé avec Pôle emploi, pour améliorer la coordination et la complémentarité de leurs interventions auprès des jeunes mais aussi des entreprises, selon leur spécificité au sein du Service public de l’emploi. » Son président espère donc obtenir une audience auprès du Premier ministre pour « obtenir des précisions sur (ses) intentions et (le) sensibiliser sur les conséquences qu’aurait une telle décision pour la jeunesse de notre pays ».
E.S.
Télécharger le courrier au Premier ministreSuivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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