Maire-info
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Édition du mercredi 13 novembre 2024
Culture

Les Maisons des Jeunes et de la Culture (MJC) : des structures indispensables mais souvent en difficultés financières

Le réseau MJC de France vient de publier les résultats de son premier observatoire des Maisons des jeunes et de la culture. Ces derniers mettent en avant le caractère indispensable de ces structures notamment dans les QPV et en zone rurale. Mais une inquiétude demeure concernant leur financement.

Par Lucile Bonnin

Le premier observatoire des MJC vient d’être publié par le réseau MJC de France et met en lumière les différentes actions menées par les Maisons des Jeunes et de la Culture, qui sont « des espaces d’éducation populaire associatifs pour tous, au service d’un projet de territoire et d’une citoyenneté active », travaillant en partenariat étroit avec les collectivités. 

Promotion d’activités et accès inconditionnel 

« Quelles que soient leur implantation géographique (25 % sont en Quartier prioritaire de la politique de la ville et 43 % en zone rurale), les MJC participent à faire vivre la culture ». L’observatoire montre par exemple que 57 % des environ 1 000 MJC en France accompagnent des pratiques artistiques en amateurs et que 61 % d’entre elles assurent une programmation culturelle. 

Les MJC agissent aussi du côté de la politique de la jeunesse : on retrouve des accueils collectifs de mineurs dans 50 % des structures. De plus, 44 % des MJC organisent des séjours pour les jeunes et 42 % proposent des activités sportives. D’ailleurs, 46 % des MJC référencent leurs activités ou événements sur l’application mobile dédiée au Pass Culture. « Plus largement, 90 % des MJC proposent des activités hebdomadaires, en majorité du théâtre, de la danse et du sport », peut-on lire dans le communiqué.

Les MJC sont « davantage fréquentées par des femmes (63 %), des jeunes (49 %), mais également par les plus de 55 ans (25 %) » .

En ce qui concerne les ressources de ces structures, l’observatoire relève que 97 % des MJC employeuses ont recours au CDI, et 85 % font appel à des intervenants extérieurs. « Elles se montrent aussi impliquées pour accueillir des volontaires (45 %), des stagiaires (25 %), des personnes en apprentissage (43 %) et en ateliers et chantiers d’insertion (2,5 %). »  Cependant, un peu plus de 69 % des MJC doivent faire face à des difficultés de recrutement notamment à cause des rémunérations proposées à l’embauche.

Une MJC sur deux termine l’année 2022 en déficit

Le deuxième enseignement important de cet observatoire porte sur les capacités financières de ces structures. « Une MJC sur deux finit l’année 2022 en déficit, pointent les auteurs de l’observatoire. En cause : inflation, maintien des subventions à euros constants, perte de pouvoir d’achats, nécessaire indexation conventionnelle des salaires sur l’inflation... Si le financement public est crucial pour le maintien des MJC, les personnes bénéficiaires le sont tout autant : pour 1 euro de financement public, 1 euro est fourni par les habitants sous des formes diverses (inscriptions, cotisations, valorisation du bénévolat, et autres participations financières) ». 

Rappelons que le bloc communal est le premier contributeur public de ces structures dont 52 % de leur budget correspondent aux subventions publiques. Le bloc communal représente plus de 63 % de ces subventions publiques, avant la Caf (16,8 %) et l’État (10,1 %).

Notons que MJC de France propose aussi un guide à destination des collectivités qui envisagent d'implanter une MJC sur leur territoire. Il est destiné à aider les élus à accompagner la création d’une MJC sur sa commune.

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