Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 9 septembre 2009
Emploi

Les disparités locales sont très marquées entre les communes en ce qui concerne les sorties des listes de l'ANPE, dans chacune des régions

La proximité avec un pays frontalier a le plus souvent une influence favorable sur les chances de sortir rapidement des listes de l’ANPE («effet frontière»). La concentration, sur certains territoires, d’activités économiques en déclin ou en forte mutation peut rendre plus difficile un retour rapide vers l’emploi (effet «spécialisation de l’emploi»). Certains territoires, notamment touristiques, ont des performances contrastées selon le caractère plus ou moins durable des sorties (effet «durabilité de l’emploi»). Enfin, la population des grandes métropoles régionales présente des caractéristiques plus favorables au retour à l’emploi que dans le reste de la région (effet «capitale régionale»). Telles sont les leçons d’une étude de la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), du ministère du Travail. Cette étude porte sur les disparités locales de sorties des listes de l’ANPE, à travers 22 études régionales. Au sein des 22 régions de France métropolitaine, il existe à la fois de fortes disparités et des régularités spatiales dans les vitesses de sortie des listes de l’ANPE (Pôle emploi depuis janvier 2009), mesurées au niveau géographique de la commune. Le lieu de résidence peut exercer un effet déterminant sur les chances de trouver un emploi. Entre les habitants d’une grande banlieue parisienne, ceux d’une métropole régionale fortement créatrice d’emplois ou, encore, ceux d’une commune rurale isolée, les inégalités d’accès à l’emploi sont très marquées. De façon générale, des facteurs purement spatiaux peuvent faire obstacle à l’accès ou au retour à l’emploi: distance physique au lieu de travail et problèmes de mobilité géographique, processus de ségrégation urbaine, effets de frontière, enclavement, discrimination territoriale, etc. Tous ces effets de territoire interviennent à des niveaux plus ou moins fins, si bien qu’il peut exister des différences d’accès à l’emploi très fortes d’une commune à l’autre, voire d’un quartier à l’autre. En matière de chances de sorties des listes de l’ANPE, dans chacune des régions, les disparités locales sont très marquées entre les communes. L’analyse des durées brutes d’inscription sur les listes de l’ANPE pour les déciles extrêmes et leur rapport dans différentes régions montre que, si l’on se situe dans la région médiane du point de vue des disparités intercommunales, qui est la Champagne-Ardenne, la durée d’inscription n’excède pas 8,9 mois dans les 10% des localités les plus favorables, alors qu’elle dépasse 13,5 mois dans les 10% les moins favorables, soit un rapport «inter-décile» élevé de 1,5. Ce rapport atteint 1,6 en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région où la dispersion des durées locales d’inscription est la plus forte. Il est encore de 1,4 en Franche-Comté, région où les disparités entre communes sont les plus faibles. Quelle que soit la région, il est très fréquent de voir des communes contiguës appartenir à des déciles extrêmes de la distribution des durées d’inscription. Au-delà de cette apparente diversité, on relève des régularités dans la distribution spatiale des chances de sortir du chômage. Il existe en effet des ensembles de communes contiguës qui forment des zones homogènes du point de vue des chances de sortir des listes de l’ANPE. Ces régularités spatiales, observées au niveau national, peuvent également être observées dans chacune des régions. Ces territoires homogènes ont des périmètres variés, qui ne recoupent aucune des frontières administratives. Certaines frontières empruntent les limites administratives des cantons ou des départements, alors que d’autres s’étalent sans être affectés par les limites administratives. Pour accéder à l’étude complète, voir lien ci-dessous.

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