Édition du vendredi 11 juin 2010
Les députés réforment la taxe sur l'électricité
Dans le cadre de lexamen du projet de loi portant nouvelle organisation du marché de l'électricité ("loi NOME"), qui fera l'objet d'un vote solennel mardi 15 juin, les députés ont adopté un amendement, déposé par Charles de Courson, mettant en conformité avec le droit européen le régime des taxe sur lélectricité. Lauteur de lamendement a fait valoir quaprès lavis motivé reçu en mars par le gouvernement français, «si des personnes privées refusent de payer cette taxe et introduisent un recours en soulevant lincompatibilité avec le droit communautaire, elles vont gagner».
Si, par rapport au texte soumis à la concertation des associations, le texte en voie dadoption apporte des améliorations concernant le niveau des tarifs, le gouvernement sest montré intransigeant quant à la question de leur indexation éventuelle.
Pour les consommations professionnelles, le tarif de la taxe est fixé à 0,75 euro par MWh si la puissance est inférieure à 36 kVA, et à 0,25 euro par MWh pour une puissance supérieure à 36 kVA et inférieure ou égale à 250 kVA. Au-delà de 250 kVA, la taxe sera perçue au profit de lÉtat.
Pour toutes les consommations autres que professionnelles, le tarif de la taxe est fixé à 0,75 euro par mégawattheure
Le conseil municipal fixera le tarif de la taxe en appliquant aux montants mentionnés ci-dessus un coefficient multiplicateur compris entre 0 et 8. Ainsi, en optant pour le coefficient maximum, soit 8, les tarifs varient de 2 à 6 euros.
En ce qui concerne lactualisation des tarifs, Valérie Létard, secrétaire dÉtat auprès du ministre dÉtat, ministre de lÉcologie et du Développement durable, a déclaré que le gouvernement «nest pas favorable à cet amendement qui tend à indexer les tarifs des taxes communales et départementales sur lélectricité sur lévolution de la limite supérieure de la première tranche du barème de limpôt sur le revenu. Cela aurait un impact, in fine, sur les ménages comme sur les entreprises.»
Au cours des débats, la ministre a précisé que la future taxe ne relève pas du régime relatif à une taxe sur le chiffre daffaires, mais quil sagit «dune imposition liquidée en fonction de la quantité de produits mis à la consommation», régie par les règles communautaire en matière daccises. Ces règles prévoient que les accises sont dues lors de la mise à la consommation des produits par les professionnels redevables. Le fait générateur de laccise est donc indépendant des aléas commerciaux liés à la solvabilité du client. Les droits restent dus dès la réalisation du fait générateur. Aussi, a-t-elle précisé «le fait que le redevable de la taxe ne soit pas payé par son client est sans influence sur lobligation faite au redevable de sacquitter du paiement des droits quil a liquidés.» Cest la raison pour laquelle, le gouvernement sest opposé à un amendement qui proposait que «les taxes locales sur lélectricité ne soient pas acquittées en cas dimpayés.»
Pour accéder au texte résultant des débats, utiliser le lien ci-dessous.
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