Les constructions de logements ont continué de baisser en 2019, malgré une « reprise » en fin d'année

Les constructions de logements vont elles se redresser en 2020 ? Toujours en replis en 2019, ces dernières ont donné quelques signes de redressement durant le dernier trimestre de l’année passée. C’est ce que révèlent les données publiées hier par le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités. 

Des permis et des mises en chantier en baisse respective de 2,3 % et 1 %
Si l’on est loin de l'effondrement annoncé par les professionnels du logement et du bâtiment, la construction de logements n'a pas encore rebondi après avoir déjà nettement baissé en 2018 (-7 % pour les mises en chantier), alors même qu’Emmanuel Macron avait promis un « choc de l’offre »  au début du quinquennat.
Les logements autorisés à la construction ont ainsi poursuivi leur chute de 2,3 % tandis que les mises en chantier ont baissé de 1 %. Par rapport à 2018, ce sont 449 400 habitations qui ont été autorisées l'année dernière, soit 10 500 logements de moins, et 410 300 qui ont été mises en chantier, soit 4 100 de moins.
Le ministre en charge de la Ville et du Logement, Julien Denormandie, a préféré y voir, dans un communiqué publié hier, des résultats qui sont « très au-dessus de la moyenne des cinq dernières années » : « Avec près de 10 000 logements supplémentaires autorisés en 2019 (450 000 contre 440 000) »  et un nombre de mises en chantier « également nettement au-dessus de la moyenne des cinq dernières années avec 31 500 logements supplémentaires (410 600 contre 379 000) ».

« Nette progression »  au dernier trimestre
Reste que, sur le dernier trimestre 2019 (octobre à décembre), les autorisations de logements à la construction se redressent « fortement »  (+ 12,3 % par rapport aux trois mois précédents, après - 5,8 %), bien que d'importantes disparités persistent entre les différentes régions de l'Hexagone. Dans le détail, les logements collectifs ou en résidence connaissent un « très vif »  rebond (+ 19 %) après un trimestre précédent en fort ralentissement (- 12,6 %) tandis que les logements individuels continuent de croître (+ 3,8 % après + 4,3 %). « La construction des logements [collectifs] est une priorité du ministère car ils permettent de loger des particuliers plus près des centres-villes et des services. Ils contribuent à diminuer les coûts de déplacement et l’étalement urbain », a souligné Julien Denormandie.
Les mises en chantier, elles, diminuent par rapport aux trois mois précédents (- 2,5 % après + 3,1 %), le repli concernant aussi bien les logements collectifs ou en résidence (- 3,3 % après + 3,2 %) que les logements individuels (- 1,2 % après + 2,9 %).
« Ces résultats valident la stratégie du gouvernement de stabiliser les aides sur le long terme pour donner de la visibilité au secteur et de faciliter la construction avec la loi ELAN, en particulier en luttant contre les recours abusifs », a estimé le ministre, assurant que la construction s’est « stabilisée »  en 2019, permettant une « reprise ».
Une lecture des chiffres qui suscite le scepticisme des promoteurs immobiliers. « On reste très à la peine », a jugé auprès de l'AFP Alexandra François-Cuxac, présidente de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI). « Il y a une dynamique complètement divergente entre la maison individuelle qui est en hausse et le logement collectif qui est en baisse », a-t-elle notamment souligné.

A.W.

Consulter aux chiffres détaillés de la construction en 2019.

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