Maire-info
Le quotidien d’information des élus locaux
Édition du mercredi 11 octobre 2023
Finances locales

Les communes touristiques de montagne confirment leur bonne santé financière, selon une étude

La situation des communes touristiques de montagne est « plus favorable que pour les autres communes » et le phénomène s'est « accentué depuis 2019 », selon la DGCL. Leur épargne brute a augmenté de 21 % entre 2019 et 2022 quand elle n'a progressé que de 1 % pour les communes qui ne sont ni touristiques ni de montagne.

Par A.W.

Alors que l’Association nationale des élus des littoraux (Anel) ouvre son congrès annuel aujourd’hui et que celle des élus de la montagne tiendra le sien la semaine prochaine, la Direction générale des collectivités locales (DGCL) vient de publier un bulletin d’information statistique sur les finances des communes touristiques.

Des communes définies comme les 10 % de celles possédant le plus de lits d’hôtels ou de résidences secondaires rapportés à leur population. Au nombre de 3 500, elles sont souvent de petite taille, situées dans les zones littorales et les montagnes. Leurs situations financières sont spécifiques puisqu’elles ont davantage de dépenses et de recettes de fonctionnement que les autres.

Des ressources et des dépenses plus élevées

Leur épargne brute a ainsi été plus élevée que les autres l’an dernier, notamment celles de montagne qui représentent deux tiers des communes touristiques. Pour ces dernières, cette épargne s’est élevée à 313 euros par habitant, contre 263 euros pour les communes touristiques hors montagne et moins de 200 euros pour les communes non touristiques. Une plus forte épargne brute des communes de montagne que l’on retrouve dans toutes les strates, « hormis pour les plus petites communes, celles de moins de 200 habitants et pour les quelques communes qui dépassent 10 000 habitants », constate l’auteur de l’étude. 

Résultat, « la situation des communes touristiques est, lorsqu’elles sont de montagne, plus favorable que pour les autres communes »  et elle s’est même « accentuée depuis 2019 ». 

Pour ces communes, l’épargne brute a augmenté « beaucoup plus rapidement »  que pour les autres catégories de communes avec une progression de 21 % entre 2019 et 2022, contre « + 17 % pour les communes touristiques hors montagne, + 19 % pour les communes non touristiques de montagne et seulement + 1 % pour les communes non touristiques et hors montagne ».

Sans compter que l’évolution de l’épargne brute des communes touristiques de montagne qui possèdent entre 2 000 et 10 000 habitants a été « bien plus vive que celles des autres types de communes »  de même taille, avec une hausse de 35 %, contre près de 5 % pour les communes non touristiques.

Une situation qui s’explique notamment par des recettes de fonctionnement par habitant qui ont augmenté plus rapidement en 2022 pour les communes touristiques que pour les autres communes.

Les communes touristiques de montagne ont ainsi bénéficié de ressources plus élevées que les autres avec 1 372 euros par habitant, contre 1 248 euros par habitant pour les communes touristiques hors montagne et 1 166 euros par habitant pour les communes non touristiques. 

En outre, la taxe de séjour reçue en 2022 par les communes touristiques s’est élevée à 4 500 euros pour 100 habitants contre moins de 500 euros pour les autres communes. Au global, ces ressources proviennent d’ailleurs « proportionnellement moins des impôts et taxes »  et plus des concours de l’Etat.

De leur côté, leurs dépenses de fonctionnement sont restées supérieures à celles des autres communes et moins consacrées aux frais de personnel. Ces dépenses ont été, par exemple, « 24 % plus élevées dans les 750 communes touristiques de montagne de moins de 100 habitants que dans les communes de cette taille ailleurs en France »  et même 90 % plus élevées pour les communes de 3 000 à 5 000 habitants.

Investissements : « une plus forte capacité de financement » 

La DGCL constate, en parallèle, que les indicateurs d’autofinancement de l’investissement ainsi que le délai de désendettement des communes touristiques, dans leur ensemble, sont aussi « plus favorables », et ce malgré « un endettement un peu plus élevé ».

Les communes touristiques de montagne ont ainsi vu leurs dépenses et leurs recettes d’investissement par habitant être plus élevées que celles des autres types de communes.

Elles ont ainsi investi, l’an dernier, « deux fois plus par habitant dans les transports, routes et voiries que le reste des communes de moins de 20 000 habitants, cumulant un effet "montagne" et un autre lié au tourisme », et trois fois plus que le reste des communes dans les équipements sportifs.

Les financements propres sont d’ailleurs « plus élevés »  pour les communes touristiques de montagne que pour les autres catégories de communes avec un taux d’autofinancement de l’investissement de 92,3 %. « C’est sensiblement plus que pour les autres catégories de communes pour lesquelles ce ratio oscille entre 78 % et 84 % », observe l’auteur de l’étude qui en déduit qu’il y a « une plus forte capacité de financement pour ces communes touristiques de montagne »  (86 euros par habitant) que pour les autres catégories de communes (moins de 30 euros par habitant). Et donc une « plus grande indépendance financière ». 

À noter que si les 325 communes dotées d’un domaine skiable ont un profil « similaire »  à celui des communes touristiques de montagne, celles-ci « en accentuant les tendances » : « une dette par habitant plus lourde, compensée par une épargne brute plus solide, fruit de recettes plus élevées, malgré des dépenses elles aussi plus élevées », souligne la DGCL.

Celle-ci dessine, dès lors, quatre profils parmi ces communes touristiques : les 701 communes au fort endettement pour couvrir des investissements conséquents, 47 communes qui ont des dépenses et des recettes élevées sans investir beaucoup, 184 communes qui investissent beaucoup mais ponctuellement et, enfin, la grande majorité d’entre elles : 2 538 communes de plus petite taille avec de faibles volumes budgétaires, un endettement et des investissements modérés.

Télécharger l’étude.
 

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