Les collectivités territoriales restent les premiers financeurs du sport en France
Par Lucile Bonnin
L’évolution de l’investissement public dans les équipements ludiques et sportifs est encourageante. C’est ce que pointent les chiffres du baromètre de la commande publique, « outil traduisant l’évolution de l’investissement public dans les équipements ludiques et sportifs et créé à l’initiative de l’Union sport & cycle ».
« Alors qu’en moyenne, plus de 8 717 projets d’équipements sportifs sont lancés chaque année par les collectivités territoriales depuis 2017, l’année 2023 fait figure de bonne année puisqu’elle en compte 9 651 », peut-on lire dans le dossier de presse.
Malgré l’inflation, la dynamique du marché des aménagements ludiques et sportifs est en hausse de 6 % en valeur totale et 5 % en volume de la commande publique par rapport à 2022. Selon l’Union Sport & cycle, ce rebond observé depuis 2020 « trouve notamment son explication dans le double effet du plan 5 000 équipements sportifs de proximité et de la dynamique des collectivités territoriales à l’approche des Jeux olympiques et paralympiques ».
54 % des appels d’offres sont lancés par les communes
« Même si les finances des collectivités territoriales ont pu être fragilisées (hausse d’indice du point des fonctionnaires, recettes fiscales en baisse, inflation des dépenses de fonctionnement), elles restent les premiers financeurs du sport en France et les premiers investisseurs et exploitants des équipements sportifs, indiquent les auteurs de l’étude. Leurs carnets de commande d’équipements ludiques et sportifs n’en sont pas moins affaiblis, mais sont largement accompagnés par les subventions publiques notamment à travers celles portées par l’agence nationale du sport. »
Le Baromètre enregistre une hausse des appels d’offres de 3 % en 2023 pour les communes, qui restent « l’acteur fondamental de la commande publique ». Ce sont les communes qui sont à l’initiative des appels d’offres dans 54 % des cas. Les appels d’offres des intercommunalités sont bien moindres puisqu’ils représentent 19 % du marché et sont en baisse de 3 % en 2023 par rapport à 2022.
Le marché est plus ou moins dynamique en fonction des départements. Dans le département du Nord, tous commanditaires confondus, 74,2 millions d’euros ont été investis dans le marché des aménagements ludiques et sportifs. Dans le département voisin, le Nord-Pas-de-Calais, 39,5 millions d’euros ont été investis. C’est dans les Deux-Sèvres que la plus grande progression en investissements a été enregistrée avec une augmentation de 306 % entre 2022 et 2023.
La construction passe avant la rénovation
L’autre enseignement à tirer de cette étude porte sur le type d’installation choisie par les commanditaires. Premièrement, « le marché des travaux neufs sont majoritaires et en progression +10 % par rapport à l’année 2002. En revanche, les marchés liés à la rénovation subissent une baisse de - 3% ». Ces chiffres sont à mettre en perspective avec le constat inquiétant de la vétusté grandissante du parc sportif des collectivités. Rappelons que 40 % des 272 000 équipements sportifs dont les collectivités sont propriétaires, ont vu le jour avant 1985, 61 % ont plus de 25 ans et 70 % n’ont jamais bénéficié de gros travaux.
Enfin, les chiffres présentés dans ce baromètre « expriment les tendances de la pratique sportive en France avec l’expansion d’une pratique libre, autonome et de plein air, à l’image de la forte progression du pumptrack (1) ou sports collectifs pratiqués dans l’espace public. Les collectivités locales s’adaptent à ces mutations de pratique avec la mise à disposition de nouveaux équipements de proximité en libre accès sous l’effet du plan 5 000 équipements sportifs de proximité ».
L’étude pointe aussi une « belle progression » des aires de jeux avec une hausse 13 % entre 2022 et 2023 des aires de jeux des crèches, écoles, centres aérés, logements, parcs et espaces publics divers. Surtout, en 2023, ce sont les installations dédiées à la mobilité qui ont connu la plus forte croissance avec notamment la construction de parkings, le développement de coulées vertes (un espace vert aménagé et protégé) ou de chemins de randonnées.
(1) Piste de cross pour les BMX et les VTT.
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