Les chiffres 2021 de la violence dans les transports collectifs
Par Franck Lemarc
122 170 actes de vol ou de violence ont été enregistrés en 2021, ce qui représente une hausse de 4 % par rapport à l’année 2020. Mais celle-ci a été marquée par une baisse très importante de la fréquentation due aux confinements. Ces actes sont fortement concentrés en Île-de-France, région qui représente à elle seule 62 % des cas.
Les atteintes sexuelles plus fréquemment déclarées
Les faits les plus fréquemment constatés sont les vols (107 400 actes), en général sans violence. Les vols avec violence sont en baisse (- 5 %). L’étude relève une très forte augmentation du chiffre des atteintes à caractère sexuel (+ 32 %), qui ne correspond sans doute pas à une hausse aussi forte des faits eux-mêmes, mais à une hausse des déclarations, « dans un contexte de libération de la parole et d’amélioration de l’accueil des victimes par les services de police et de gendarmerie ».
L’Île-de-France, qui a le réseau de transports collectifs le plus développé et le plus fréquenté du pays, concentre logiquement la plus grande part des violences. Celles-ci diminuent légèrement par rapport à 2019 (avant le covid-19), mais cette baisse est corrélée avec la baisse de la fréquentation : les niveaux de fréquentation des transports collectifs, en 2021, n’ont pas retrouvé leur niveau d’avant l’épidémie (3,3 milliards de voyages en 2021 contre 4,7 milliards en 2019).
La typologie de la criminalité dans les transports diffère entre l’Île-de-France et le reste du pays, du fait de la prééminence du métro dans la région capitale. La majorité des faits se déroule donc dans le métro, en Île-de-France, et dans le réseau de surface, ailleurs.
Réseaux organisés
En Île-de-France, 26 % des personnes victimes de vol ou de violence sont étrangères. Ce chiffre élevé tient à la fois à la plus forte population immigrée présente dans la région et à une fréquentation touristique plus élevée.
Du côté des délinquants, la proportion de personnes étrangères est particulièrement importante pour ce qui concerne les vols sans violence : elle atteint 93 % en Île-de-France, les faits étant, dans près de la moitié des cas, commis par des mineurs. « Cette surreprésentation dans les transports en commun semble liée en partie à l’existence de filières de criminalité organisée exploitant des mineurs isolés, rapportée à la fois par les services de police et de gendarmerie mais aussi par les associations accompagnant des victimes de traite des êtres humains », précise le ministère de l’Intérieur.
Destructions et dégradations volontaires
Les auteurs de l’étude font un focus sur les actes de destruction et dégradation volontaire, qui augmentent fortement en Île-de-France en 2021 (+ 22 %), tout en restant en dessous des chiffres d’avant le covid-19. Ces faits – qui incluent notamment les tags – sont en baisse notable par rapport aux années 2015-2019, sans que l’étude apporte d’explications à cette diminution, si ce n’est, peut-être, la baisse de la fréquentation.
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
Secrétaires de mairie : premier métier en tension, sujet de réflexion
Parité dans les instances élues : des progrès et des pistes d'amélioration